Walid Ardhaoui, artiste plasticien : Une picturalité mordante

L’artiste travaille actuellement sur sa prochaine participation, parmi plusieurs autres artistes internationaux, à la Foire 1-54 d’art africain contemporain qui se tiendra à Londres du 3 au 6 octobre 2019.

Le crayon acéré et le trait incisif, Walid Ardhaoui s’impose avec des œuvres qui interpellent par leur force picturale mais aussi par la pertinence de leurs propos. L’on ne peut pas rester indifférent devant les coups de crayon de cet excellent dessinateur qui dit utiliser la photographie comme intermédiaire entre la réalité et la peinture. Cette migration de la photographie au dessin donne lieu à des peintures dont l’hyperréalisme est en flagrant délit de cynisme. Un cynisme légitime qui fait écho à l’absurdité de notre monde et de nos petits quotidiens.

La réalité comme vue par Walid Ardhaoui est loin d’être plate, elle est plurielle, multiple, se décline sur différents supports et marie les techniques pour se manifester, entre autres, à travers des dessins enfantins qui contrastent avec des dessins impressionnants de réalisme d’adultes très souvent amers et aigris.

Né en 1978 à Kairouan, Walid Ardhaoui est titulaire d’un diplôme d’architecture d’intérieur de l’Institut supérieur des beaux-arts de Tunis (2006) et d’un diplôme d’anglais de la Dublin School of English (2008). Elève du Lycée pilote des arts d’El Omrane, il a exposé pour la première fois en 1995 à la Galerie Yahia à Tunis.

Après ses études universitaires, le jeune homme quitte la Tunisie pour s’installer entre Dublin, Dubaï et Abha en Arabie Saoudite où, parallèlement à sa vie professionnelle, il commencera à exposer. De retour au bercail en 2014, il prend part à plusieurs évènements artistiques à l’instar d’«Al Maken» à Sidi Bousaid, et une exposition de groupe à EL Teatro. Ces mêmes derniers lieux accueilleront, en 2016, sa première exposition personnelle «Al Mahjouz» (Le saisi) qui, à travers des peintures à l’huile sur bois récupéré et ciment, racontait des figures réalistes, qui baignent dans un quotidien consumériste. En 2017, il expose à nouveau en solo des oeuvres réunies sous l’intitulé «Barzakh» (Isthmus) mais cette fois-ci à la galerie Aicha Gorgi dans le cadre de l’évènement, «Jaou 2017». «A travers mes peintures, j’avais tracé le parcours triste de certains jeunes où les rêves commencent par un sourire et un avenir radieux pour finir dans la déception et l’amertume», note-t-il. Une de ces œuvres fait actuellement partie de la collection Fondation Kamel Lazaar.

L’artiste travaille présentement sur sa prochaine participation, parmi plusieurs autres artistes internationaux, à la Foire 1-54 d’art africain contemporain à Marrakech. Dédiée à l’art contemporain d’Afrique et de sa diaspora, la manifestation, fondée par Touria El Glaoui en 2013, se tiendra à Londres du 3 au 6 octobre 2019. Bon vent Walid!

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