Consommation : Halte aux promos «malhonnêtes» !

Deux consommateurs sur trois n’ont pas droit aux faveurs des actions promotionnelles dans les grandes surfaces. Les pratiques déloyales sont passées par là…

Avant que le citoyen lambda ne quitte le matin son domicile pour aller au boulot, il n’est pas rare qu’il trouve, accroché à la boîte aux lettres ou à la porte, un dépliant chatoyant édité par la marque d’une grande surface et… faisant campagne pour certains de ses produits, par remises interposées.
Et comme le Tunisien est, généralement, facilement impressionnable, il succombe vite à la tentation, en programmant dans la journée une descente dans ladite grande surface.
Une fois atterri sur les lieux, il n’a qu’à constater, pantois, les… dégâts : les stocks des produits ciblés sont soit épuisés, soit qu’il n’en reste plus que des miettes, soit carrément impropres à la consommation, parce que de mauvaise qualité ou à la durée de vie assez courte! Bien évidemment, pas question de généraliser et de mettre tout le monde, comme des œufs, dans la même corbeille.
Des exceptions ? Oui, il en existe, mais elles se comptent sur les doigts d’une seule main et sont l’œuvre de certains supermarchés qui se respectent.

L’art de… tricher
On peut donc aisément parler de pratiques déloyales et malhonnêtes. Celles-ci dictées par la recherche effrénée du gain facile engendrée par une concurrence de plus en plus féroce, consistant en l’écoulement de marchandises émanant d’importants stocks non vendus, et tant pis pour le pauvre citoyen, grand dévoreur de produits commercialisés à bas prix et dont certains sont exposés à la vente, bien que l’expiration de leur date limite de consommation approche !
L’autre bizarrerie qui torture le crâne réside dans la disparition rapide de la marchandise bénéficiant de promos. Renseignements pris auprès de fidèles habitués des grandes surfaces, la tricherie vient souvent du… promoteur lui-même. En ce sens que certains employés dans ces espaces-là, dès qu’ils ont vent d’une imminente campagne de remises des prix, n’hésitent pas à alerter leurs proches et amis pour s’amener tôt, le lendemain, afin de faire leurs emplettes. Le tour est joué, les stocks tant enviés s’évaporant en un temps record. Accourus seulement quelques minutes après, les «retardataires» ne trouvent rien à se mettre sous la dent et rentrent, par conséquent, bredouilles! Les patrons de ces boîtes le savent-ils? Si oui, en sont-ils conscients? Réagissent-ils? Somment-ils leur personnel d’éviter ce genre de pratiques qui portent préjudice à l’image de leur entreprise? Et le contrôle économique dans tout cela? Eh bien, plus d’empêcheur de danser en rond, oserions-nous écrire, quand on sait que ces abus ne datent pas d’aujourd’hui, étant vieux de plusieurs années. Leurs auteurs sont-ils, par hasard, au-dessus de la loi? Et là, on atteint le comble des paradoxes. En effet, pourquoi les brigades de contrôle économique et sanitaire relevant des ministères du Commerce, de l’Intérieur et de la Santé, ainsi que des municipalités, «excellent»-elles dans la lutte contre le phénomène des étals anarchiques et sont même impériales dans les marchés et souks, tout en se distinguant par leur «absence» à l’intérieur des grandes surfaces? Entretemps, volent, volent les promos de bluff…

Mohsen ZRIBI

Laisser un commentaire