Présidentielle 2019 : la mission de l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique relève plusieurs infractions

La mission de l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique conduite par l’ancien président de la République des îles Maurice, Cassam Uteem, a relevé plusieurs infractions qui ont entaché le premier tour scrutin présidentiel, notamment des urnes non scellées dans plusieurs bureaux de vote, des listes électorales non placardées sur les façades des bureaux pour informer les électeurs.

Lors d’une conférence de presse tenue mardi pour présenter le rapport de la mission de surveillance de l’élection présidentielle de 2019 et ses recommandations, le chef de la mission a demandé à l’Instance Supérieure Indépendante des Élections (ISIE) de veiller à ce que les responsables des bureaux de vote procèdent à la mise sous scellés de toutes les urnes immédiatement après l’achèvement du vote et jusqu’au début du processus de dépouillement après avoir recueilli de telles infractions dans de nombreux bureaux.

La mission consistait à évaluer « l’intégrité, la crédibilité et la transparence » des élections présidentielles conformément aux lois électorales tunisiennes, à la Charte des Nations Unies, de l’Organisation de l’unité africaine, à la Charte africaine pour la démocratie et la gouvernance, à la Déclaration de l’Union Africaine sur les principes d’élections démocratiques en Afrique et aux principes d’observation des élections internationalement reconnus.

La mission a noté qu’il n’était pas facile d’identifier les responsables des bureaux et leurs assistants en raison de l’absence de badges spéciaux et que la présence d’observateurs internationaux dans les bureaux de vote (par exemple, Tozeur) était faible.

Les membres de plusieurs bureaux de vote hésitaient à fournir aux observateurs les informations qu’ils demandaient, ajoute la mission.

Elle a fait remarquer que 5 % des bureaux de vote accusaient un retard d’ouverture compris entre un quart et une heure, certains fermaient deux heures à l’avance, un retard dans la livraison du matériel électoral et que 28 % des personnes handicapées étaient incapables de se rendre aux bureaux de vote faute de matériel.

La mission, composée de 18 observateurs, a déployé 9 équipes dans plusieurs gouvernorats tunisiens : Le Kef, Kasserine, Sidi Bouzid, Kairouan, Sousse, Sfax, Tataouine, Gabes, Gafsa, Tozeur, Siliana et Jendouba au cours de la dernière campagne électorale et du vote. Elle a rencontré des représentants de la commission électorale, la Haute instance de la communication audiovisuelle, des partis et les responsables du reste des missions d’observation à ces élections.

Les neuf équipes ont couvert un échantillon de 118 bureaux sur 13 000 dans l’ensemble de la République.

Elle a également noté que les candidatures féminines à l’élection étaient « très faibles », avec deux validées sur 12 soumises ; le pourcentage étant nettement inférieur à celui des hommes, mais représentait un progrès par rapport aux élections de 2014 dans lesquelles une seule femme qui avait été en course.

La Mission a noté une « faible affluence » d’électeurs dans les bureaux de vote, qui s’est traduit dans 75 % des bureaux par l’absence de rassemblements et de files d’attente, et par la faible participation des jeunes.

Le vote a été interrompu dans 4 % des cas en raison de l’ensemble des identités sur les registres électoraux ou du manque d’identité de ceux qui votent.

La mission a estimé que le déroulement du scrutin était « globalement satisfaisant » et s’est déroulée dans un « environnement calme » sous la protection des forces de sécurité, dont le rôle a été qualifié de « neutre et professionnel » dans tous les bureaux de vote et que « le scrutin s’est déroulé dans une atmosphère calme, ordonnée et harmonieuse dans un contexte de confidentialité, de transparence et d’une bonne organisation en général. « .

La mission a recommandé de revoir le cadre législatif de l’élection présidentielle en ce qui concerne l’organisation des deux tours, de combler les postes vacants, les handicaps et les litiges, en permettant à l’instance électorale de fournir davantage de fonds, en soutenant les associations dans le domaine de la formation civique et électorale, en intégrant l’éducation civique électorale dans les programmes d’éducation et en développant un cadre de consultation permanente entre l’instance électorale et les parties concernées.

Elle a également recommandé de fournir les moyens d’identifier les agents d’exécution dans les bureaux de vote et de souligner la nécessité de sceller les urnes une fois le vote terminé et avant tout tri afin de mieux sécuriser les bulletins de vote, d’améliorer les informations électorales destinées aux citoyens des régions éloignées et de mieux sensibiliser les membres des bureaux de vote aux droits des observateurs et de faciliter leur accès aux bureaux et aux centres.

Elle a appelé à afficher les listes électorales devant tous les bureaux de vote, normaliser les méthodes de dépouillement, multiplier le nombre de contrôleurs du financement de la campagne et fournir les moyens nécessaires aux observateurs participant au suivi des opérations de dépouillement.

L’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique est basé en Afrique du Sud, rappelle-t-on.

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