Dépression des séniors : le résultat d’un isolement infligé


Personne n’est à l’abri de la dépression ! La «  maladie  des temps modernes» peut toucher toute personne à n’importe quelle phase de sa vie. Mais chez les seniors, elle semble moins facile à diagnostiquer.


L’entourage et même les médecins traitants risquent bien de confondre les symptômes de cette maladie avec d’autres problèmes de  santé spécifiques aux personnes âgées : la démence ou encore la maladie d’Alzheimer. Cela dit, les facteurs à risque chez cette tranche d’âge sont multiples et ont trait aussi bien à l’isolement social, infligé par la retraite, le veuvage, la solitude, l’éloignement des enfants devenus adultes et indépendants, mais aussi à un mode de vie routinier. Pour les malades chroniques, par exemple, devoir prendre des médicaments à vie pour maîtriser une maladie métabolique et survivre avec des problèmes de santé parfois handicapants risque fort de préparer le terrain à la dépression.

L’exclusion sociale

L’exclusion sociale des seniors revient à plusieurs situations qui, d’une manière ou d’une autre, condamnent la personne âgée au retirement. La retraite, l’éloignement des enfants et la restriction du cercle relationnel  conduisent, finalement, à l’absence de relations sociales à même d’aider les seniors à communiquer avec autrui, à faire part de leurs idées, de leurs visions de la vie, à éprouver le besoin d’exister en tant qu’humain dans une communauté et d’y être reconnu comme tels d’une manière indirecte et spontanée. Ce déficit relationnel n’est point facile à endurer à la longue ce qui crée un climat psychologique défavorable à l’épanouissement et entraîne la personne âgée dans la dépression.

Peut-on faire le deuil de son compagnon de la vie ?

Le veuvage représente le deuxième facteur à risque majeur de la dépression des seniors.  Perdre brutalement son autre moitié, son alter ego, son conjoint et son compagnon de vie sans pour autant en être capable de faire le deuil est vécu comme une sentence interminable pour bon nombre de veuves et de veufs. Il faut dire que faire le deuil ne se limite point aux seules cérémonies funèbres et à la réception des condoléances. En dépit de ce choc émotionnel, le déni inconscient et l’absence physique du conjoint empêchent la personne âgée de faire le deuil de son conjoint, c’est-à-dire d’admettre son décès et de tenter de continuer à vivre sans lui. La dépression suite au veuvage concerne aussi bien les femmes que les hommes. Cependant, ce sont les hommes qui en endurent le plus.  A défaut d’un encadrement familial, certains sombrent dans la tristesse et finissent par mettre fin à leurs jours…

Les problèmes métaboliques ont aussi un impact significatif sur la santé mentale. Il s’agit d’une relation de cause à effet. Si le mental souffre de troubles, des malaises psychosomatiques trahissent cette souffrance. Et si le physique est en mal de mire, c’est le mental qui succombe à la dépression.

Un état émotionnel négatif et démotivant

Il faut dire que les symptômes de cette maladie sont quasiment les mêmes à tout âge. Elles peuvent se résumer en un état émotionnel négatif et démotivant, dû à une tristesse intense, un désintérêt pour toute activité, un manque d’estime de soi, une précarité intellectuelle ainsi que des troubles du sommeil. Certains facteurs sont d’ordre psychosomatique comme les douleurs ressenties sans aucun justificatif scientifique, une fatigue incessante même au réveil ainsi qu’une remarquable baisse de la  libido. Le changement des habitudes alimentaires peut aussi révéler une dépression : certaines personnes en proie à cette maladie trouvent refuge dans la nourriture, témoignant ainsi d’un comportement boulimique, alors que d’autres se mettent à éviter de s’alimenter normalement et perdent ainsi appétit et poids.

Aussi, passer par une période de déprime est limité dans le temps et n’impacte pas significativement le mode de vie. Mais la dépression, elle, perdure et pousse la personne à changer son mode de vie pour le pire. Eviter de sortir, de se faire plaisir en achetant des choses qu’on a l’habitude d’apprécier, se recroqueviller sur soi, dévoiler des idées pessimistes ou encore suicidaires sont des signes avant-coureurs d’une dépression. Chez les seniors en manque de sociabilité, ces signes prouvent que la personne se contente de voir le temps passer dans l’attente de la fin.

Place à la psychothérapie !

Pour traiter la dépression chez les seniors, tout comme chez les adultes d’ailleurs, il convient de consulter un spécialiste en psychiatrie. Ce dernier recommandera des séances de psychothérapie ; une discipline réputée pour son efficacité à faire sortir le malade de la sphère déprimante et de l’aider à chasser les idées noires en verbalisant ses problèmes, ses émotions et en mettant le doigt sur le hic pour y trouver des solutions. La psychothérapie peut être individuelle ou dans le cadre d’un groupe de soutien, orienté par un coach. Elle peut être combinée par l’administration, par le médecin traitant, de médicaments antidépresseurs. Ces derniers n’ont d’autres missions que de réduire les symptômes sans pour autant apporter une solution au problème en question. Autant donc primer la psychothérapie pour venir à bout de sa source de dépression.

* Sources : www.doctissimo.fr

https://www.capretraite.fr

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