Focus business: Un nouveau modèle de développement

Le modèle de développement adopté depuis l’Indépendance a montré ses  limites malgré les indicateurs positifs enregistrés dans le domaine économique. En effet, d’après les chiffres officiels, la croissance moyenne par an est de l’ordre de 5%. Or, il s’est avéré que la répartition des richesses n’était pas équitable dans la mesure où plusieurs régions de l’intérieur du pays souffrent du déséquilibre régional alors que plusieurs jeunes diplômés sont au chômage. Cela veut dire que la croissance n’a profité qu’à une partie infime de la population. C’est pour cela que l’on a assisté à des protestations qui ont conduit à la révolution de la dignité.

Les autorités publiques ont promis alors de mettre en œuvre un nouveau modèle de développement et de rompre avec les anciennes méthodes de travail. Or, on constate que rien n’a été encore fait et on continue à utiliser les anciennes pratiques. Mais on a annoncé que les régions allaient avoir leur mot à dire dans les projets de développement. Car seules les autorités régionales et la société civile connaissent bien les besoins de la population et ses ambitions. Elles peuvent, par conséquent, concevoir des projets pertinents avec l’implication de toutes les parties prenantes qui ont le droit de suivre de près l’exécution et l’entrée en exploitation desdits projets.

C’est un travail de longue haleine qui requiert la participation de toutes les compétences. Depuis des années, la politique économique et de développement national se caractérise par la concentration des pouvoirs. C’est l’administration centrale qui est le seul pouvoir apte à donner des autorisations à adopter un projet ou un programme régional. Une telle méthode de travail est à l’origine des retards dans la réalisation des projets ou de leur annulation pure et simple. Les responsables ne prennent même pas la peine, parfois, d’expliquer ou justifier l’annulation desdits projets.

A la faveur d’une nouvelle vision stratégique du développement, il est possible d’asseoir un modèle réfléchi et équitable qui donne à chaque région sa part de richesses et encourage la création de nouveaux projets conformément aux besoins exprimés par la population qui a tant attendu la création d’entreprises et d’unités de production, en vain. On comprend bien, donc, le désarroi des habitants des régions dont une grande partie pense à émigrer même clandestinement ou se déplacer dans les grandes villes à la recherche d’un emploi. Les régions doivent devenir de vrais pôles de développement et de création de richesses à distribuer équitablement. C’est ainsi que l’on pourrait rétablir la confiance entre l’Etat et la population en faisant naître une lueur d’espoir et d’ambition tout en réduisant cette émigration irrégulière qui met en danger nos jeunes, prêts à encourir des risques pour atteindre l’autre rive de la Méditerranée.

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