Entretien du lundi avec Chedly Arfaoui (Comédien et directeur artistique du Pôle Théâtre à la Cité de la culture ) : «Je préfère les rôles composés et compliqués»  

Homme de théâtre, comédien et acteur, Chedly Arfaoui est aussi à la direction artistique du Pôle théâtre à la cité de la culture. «Bastardo», «La belle et la meute», «Boulice», «Tej El hadhra» ou dernièrement «Nouba», il est aussi à l’aise aussi bien au cinéma qu’à la télévision, mais il reste très attaché à sa source: le théâtre.

Le Pôle Théâtre fait l’ouverture de la saison culturelle 2019- 2020…

Oui, en effet, cinq spectacles ont été programmés avec «les lettres de la liberté» de Hafedh Khalifa pour cette ouverture. C’est une pièce qui fait sa deuxième représentation après le festival de Hammamet. Ce genre de méga spectacle on veut l’introduire à la Cité de la culture puisque le Théâtre des régions a une grande capacité d’accueil pour ce type de représentation. Ensuite il y a eu la représentation de «Don Quichotte, tel qu’on le voit» de Chedly Arfaoui à la salle des jeunes créateurs, une salle très originale d’ailleurs et qui convient à ce genre de théâtre de laboratoire. Cette pièce et à ses premiers pas. Il s’agit d’une production du Pôle Théâtre et sa première a eu lieu au mois de mai. C’est une pièce qui fera le tour des régions. J’en profite pour préciser que le Pôle Théâtre dans le cadre de la décentralisation est en train de travailler sur les représentations dans les régions et à l’intérieur du pays, un élément essentiel dans notre stratégie. Durant cette ouverture nous avons programmé également «Marché noir» de Ali Yahyaoui, une production du centre d’art dramatique et scénique de Tataouine. Nous avons clôturé avec la pièce pour enfants «El Bajaa» de Hassen Salami, une production du Centre des marionnettes à Tunis. Une ouverture qui n’a pas manqué d’attirer un grand public féru de théâtre.

Parlez- nous du Théâtre Lab Studio…

Le Théâtre Lab Studio en est à sa deuxième année.  Les ateliers démarreront le premier octobre avec des enseignants très compétents. Il s’agit d’ateliers orientés aussi bien vers les enfants, que vers les adolescents et les adultes. Les gens qui s’inscrivent dans ces ateliers sont passionnés de théâtre et veulent aiguiser leur talent mais ils veulent aussi passer de bons moments en vivant leur passion. Nous voulons allier la formation au plaisir de faire du théâtre. Ce n’est pas une formation académique mais nous donnons à ces gens les ABC du théâtre de manière scientifique et artistique très étudiée avec des thèmes et des jeux dramatiques. En parallèle du travail sur le corps et sur la voix nous nous faisons également un travail sur le rapport de l’individu avec le groupe, ce qui facilite l’intégration et l’adaptation sociale pour certains jeunes et moins jeunes qui ont par exemple des problèmes de prononciation ou qui sont souvent peu expansifs ou peu communicateurs. Avec ces pratiques ce genre de personnes arrivent à dépasser ces obstacles et les parents sont très contents des résultats sur leur enfants.

Ces ateliers arrivent à attirer le public ?

Les gens manifestent un très grand intérêt pour ces ateliers. L’année dernière il y a eu 120 inscrits dans ces ateliers de formation entre enfants jeunes et adultes. A l’issue de cette formation neuf travaux ont été réalisés et présentés au public. Cette deuxième année s’annonce toute aussi intéressante pour les férus de théâtre. D’ailleurs sur le site de la cité de la culture l’appel aux inscriptions a été lancé. Tout le monde peut s’inscrire et inscrire ses enfants.

Vous venez de mettre en scène «Don Quichotte tel qu’on le voit» pourquoi ce thème particulièrement ?

Au fait, c’est une initiative de «Beit Erriwaya» et de Kamel Riahi. Lorsque ce dernier a organisé la semaine de Don quichotte, il a proposé de s’associer avec le Pôle Théâtre. Au début nous avons travaillé sur vingt minutes seulement. J’ai fait la mise en scène, la dramaturgie et la scénographie. Les acteurs sont Moncef Ajengui et Abdelakader Ben Said entre autres. Ces vingt minutes ont impressionné beaucoup de professionnels qui nous ont proposé d’en faire une pièce complète. On s’est donc lancé dans l’aventure et notre «Don Quichotte tel qu’on le voit» est devenue une pièce de 55 minutes.  

Vous êtes à l’aise au théâtre plutôt qu’au cinéma ou à la télé ?

Je suis à l’aise partout ! Mais au théâtre je suis très à l’aise parce que j’y associe un grand plaisir. D’ailleurs, je fais toujours des retours au théâtre avec une production tous les deux ans. La dernière pièce était «Freedom House» et cette année c’est «Don Quichotte tel qu’on le voit». La rencontre avec le public dans les régions lors des représentations théâtrales me procure un immense bonheur.

Quels personnages vous préférez jouer au cinéma ?

Je préfère les rôles composés et compliqués  

Le rôle qui vous a le plus donné du fil à retordre ?

Celui de Larnouba dans «Bastardo» de Néjib Belkadhi. Le personnage bégayait et j’étais amené à travailler sur ce détail avec beaucoup de sérieux  pendant des mois….

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