Hausse constante du prix du « zgougou » : L’ODC appelle au boycott !

Les petits producteurs de zgougou dans les régions intérieures du pays vendent cette denrée entre 5 et 6 dinars le kg. Elle est écoulée sur le marché à 31 dinars Les spéculateurs se frottent les mains.

La spéculation fait rage. Après avoir touché de plein fouet le prix de vente des moutons de l’Aïd, impacté sur le prix des fournitures scolaires, la voilà qui repart de plus belle avec le prix du kilogramme de la graine de pin d’Alep. La nouvelle a fait l’effet d’une bombe sur les réseaux sociaux avec l’annonce du prix jamais atteint du kilo de zgougou, tenez-vous bien : trente et un dinars le kilo contre vingt-quatre dinars l’an passé. Une augmentation sèche de sept dinars par ouïe dire.

Un appel au boycott à l’invite de l’Organisation de défense du consommateur a été lancé aux citoyens tunisiens afin de résister à la tentation d’achat jusqu’à ce que le prix baisse. L’Organisation tunisienne pour informer le consommateur a pris les devants également pour dénoncer les agissements des spéculateurs. L’Otic affirme que les graines de pin d’Alep sont disponibles en quantités suffisantes ce qui devrait permettre de faire bénéficier le consommateur de prix abordables.

Le succès de l’opération de boycott a vite fait de séduire 80.000 Tunisiens qui ont fermement répondu à l’appel contre l’achat du zgougou cette année. Cette action « anti-zgougou » permet de contrecarrer d’une certaine manière les pratiques frauduleuses de certains intermédiaires véreux qui veulent réaliser des profits sur le dos des petits producteurs.

Slim Sâadallah, président de l’ODC, fait part de son grand désarroi : « Le prix du zgougou chez le producteur se situe à 5 ou 6 dinars le kilo et pourtant on le retrouve à 31 D dans les marchés à cause de la spéculation. Le prix ne cesse de grimper depuis trois ans ce qui est inacceptable quand on sait que la production est abondante. Je recommande vivement aux consommateurs de ne pas acheter tant que le prix du zgougou ne revient pas à la normale».

Le phénomène de l’augmentation des prix prend une mauvaise tournure car de nombreux dépassements sont relevés quotidiennement. M Sâadallah a été consulté pour connaître la réactivité de son organisation sur le terrain dans une période où les têtes semblent ailleurs à cause des échéances électorales. En outre, les problèmes relevés au niveau du contrôle économique sont dus à l’absence de logistique et le manque d’équipes qui constituent les brigades de contrôle. Dés lors, le sentiment d’impunité touche de nombreux commerçants et intermédiaires au point qu’ils n’hésitent pas à tirer sur la gâchette en augmentant comme bon leur semble le prix des produits alimentaires. Il suffit de faire un petit tour en ville pour le constater et tomber des nues.

Flambée des prix des aliments

Pas une, pas deux, une célèbre pâtisserie du centre-ville a trouvé le moyen d’augmenter de cent ou deux cent millimes le prix de ses brioches et autres viennoiseries sans avis préalable ni informer sa clientèle. Une cliente insatisfaite l’a fait entendre de vive voix pour dénoncer de tels abus qui vont à l’encontre du principe de préservation du pouvoir d’achat du citoyen.

A côté de cela, les dernières augmentations des denrées alimentaires au rayon légumes, les pommes de terre en tête avec 500 millimes de plus le kilo malgré les opérations de saisie signalant qu’il y a anguille sous roche. On se demande d’où provient la faille dans la chaîne de distribution. La production de pommes de terre est abondante, 400 tonnes de ce produit sont entrés au marché de gros de Bir EL Kassâa alors que le seuil critique de 170 ou 180 tonnes peut menacer la stabilité du prix de vente.

M Saâdallah s’interloque : « Comment peut-on expliquer que les pommes de terre qui se vendaient à 1,1 D le kilo il y a quelques jours ont vu leur prix grimper en atteignant des sommets de deux dinars ou deux dinars cinq cents millimes avant d’enregistrer à nouveau un repli pour se stabiliser à 1,8 D le kilo actuellement ? Toutefois le prix de vente ne devrait pas dépasser 1,490 D le kilo».

Le consommateur se retrouve pris en tenaille entre l’obligation d’acheter des aliments de base ou de circonstance de fête et les appels à ne pas céder de la part des organismes de défense des consommateurs. Qui va-t-il entendre ?

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