Législatives: La formation d’un gouvernement, une tâche ardue et les probabilités d’une crise politique sont fortes

Les sondages à la sortie des urnes annoncés dimanche soir n’accordent la majorité parlementaire à aucun parti. Arrivé en première, position, Ennahdha n’a obtenu, à priori, que près de 40 sièges suivi de Qalb Tounès (33 sièges). Loin derrière, les autres partis et les coalitions avec moins de 20 sièges chacun. La formation du gouvernement et son vote par le parlement est une tache ardue en l’absence de grands groupes proches politiquement.

En se basant sur les résultats préliminaires du scrutin législatif qui a eu lieu dimanche avec la participation de plus de 1500 listes, les dirigeants de partis politiques ont commencé à s’exprimer sur leur positionnement dans le nouvel échiquier politique.
Le Courant démocrate qui a obtenu 14 sièges, selon les bureaux de sondage, a déclaré qu’il ne fera alliance ni avec Ennahdha ni avec Qalb Tounès et qu’il restera dans l’opposition.

Abir Moussi, présidente du Parti destourien Libre (PDL) a rejeté tout rapprochement avec Ennahdha, alors que Seifeddine Makhlouf (Al Karama) n’a pas écarté cette éventualité. Il a cependant rejeté, catégoriquement, toute alliance avec Qalb Tounès.
Pour l’universitaire et politologue Abdellatif Hannachi la mission pour le parti vainqueur qui sera appelé à former le nouveau gouvernement sera « très rude » et les probabilités d’une nouvelle crise politique sont fortes. Cette crise dépassera les partis politiques pour revêtir une dimension nationale face à une conjoncture économique, sociale et politique difficile, a-t-il alerté.

L’expert avance deux solutions pour sortir de l’impasse; les différentes parties doivent faire preuve de bon sens et de discernement en acceptant de présenter des concessions à même de conduire à des consensus tout en évitant au pays l’organisation de nouvelles élections législatives qui ne servira ni les partis gagnants ni les perdants avec un grand risque de désaffection encore plus marquée de l’électorat.

Hannachi, propose, comme deuxième solution, l’ouverture d’un large débat national à l’instar de celui lancé en 2013 pour rapprocher les vues autour d’un gouvernement de technocrates. La situation régionale et internationale ne supportera pas encore de division et de conflits en Tunisie, a-t-il mis en garde.

La Tunisie est toujours en phase de transition démocratique et un gouvernement de technocrates semble être la meilleure solution à une éventuelle crise.

La Constitution de janvier 2014 a changé le système politique de présidentiel à parlementaire modifié qui accorde au parlement la compétence de voter la confiance au gouvernement. Le gouvernement est issu du parti ou de la coalition majoritaire avec 109 voix au moins.
Selon l’article 89 de la Constitution « Dans un délai d’une semaine suivant la proclamation des résultats définitifs des élections, le président de la République charge le candidat du parti politique ou de la coalition électorale ayant obtenu le plus grand nombre de sièges au sein de l’Assemblée des représentants du peuple de former le Gouvernement dans un délai d’un mois renouvelable une seule fois. En cas d’égalité du nombre de sièges,il est tenu compte pour la désignation, du nombre de voix obtenues.

Si le Gouvernement n’est pas formé au terme du délai fixé ou si la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple n’est pas obtenue, le Président de la République engage, dans un délai de dix jours, des consultations avec les partis, les coalitions et les groupes parlementaires, en vue de charger la

personnalité la mieux à même d’y parvenir de former un Gouvernement, dans un délai maximum d’un mois.

Si dans les quatre mois suivant la première désignation, les membres de l’Assemblée des représentants du peuple n’ont pas accordé la confiance au Gouvernement, le Président de la République peut dissoudre l’Assemblée des représentants du peuple et convoquer de nouvelles élections législatives
dans un délai de quarante-cinq jours au plus tôt et de quatre-vingt-dix jours au plus tard ».

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