Chômage : Les diplômés payent les frais de la crise économique

Au deuxième trimestre de 2019, la population active occupée est de 2.594.500 pour les garçons et de 933.400 pour les filles (mise à jour le 02/10/2019). Les créations d’emplois, au cours de cette période, ont évolué de 3.8% pour les garçons et de 3.7% pour les filles.

Le taux de chômage a atteint, au deuxième trimestre de 2019, 15.3%. Ainsi, la population au chômage est de 634.900 contre 637.700 au premier trimestre de cette année, selon les derniers chiffres publiés par l’Institut national de la statistique (INS). L’année dernière, au quatrième trimestre, la population au chômage était de 644.860. Malgré la diminution du taux de chômage, le nombre des chômeurs demeure encore élevé.
Plusieurs jeunes diplômés de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle restent pendant des années au chômage en attendant de trouver un poste dans une entreprise privée ou de monter leur propre projet en bénéficiant des facilités financières octroyées par les banques, comme la Banque tunisienne de solidarité ou la Banque de financement des petites et moyennes entreprises.

Des emplois provisoires
La suspension des recrutements dans la Fonction publique (sauf dans des secteurs stratégiques comme la Santé, l’Intérieur, l’Enseignement et la Défense) a pesé de tout son poids sur le marché du travail en Tunisie. Cela a amené certains jeunes diplômés à exercer des métiers ou des fonctions qui ne correspondent pas à leur profil en attendant de trouver un poste stable. C’est que le besoin de ces jeunes en argent les pousse à entrer dans la vie active en acceptant toutes les propositions.
D’autres ont préféré attendre sans exercer aucun métier qui ne corresponde pas à leur formation. Toujours au deuxième trimestre de cette année, on constate que la population active au chômage se compose de 365.400 garçons et de 239.500 filles. Après tant d’années d’études, ces jeunes sont acculés au chômage. La gent féminine qui réussit pourtant très bien dans les études est également obligée de rester à la maison sans trouver le moindre emploi.
Certaines filles diplômées de l’enseignement supérieur ont été contraintes de renoncer définitivement à la recherche d’un emploi et se sont contentées de devenir des femmes au foyer, après leur mariage. En milieu rural, de nombreuses femmes qui ont interrompu leurs études se sont spécialisées dans le travail de la terre contre un salaire modique qui ne correspond pas aux efforts déployés du matin au soir en se rendant à leur travail dans des conditions précaires et risquées.

Les filles, les plus touchées
En pourcentage, le taux de chômage des garçons est de 12.3% contre 22.4% pour les filles. Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur, au premier trimestre de cette année cette fois-ci, est de 28.2%. Les garçons diplômés du supérieur au chômage occupent un taux de 16.5% contre 38.8% pour les filles. A noter que l’Etat et donc les pouvoirs publics dépensent, chaque année, une somme faramineuse pour former et instruire ces étudiants qui, au bout de trois ans, obtiennent leur licence dans une spécialité donnée.
Face à l’absence d’embauche, certains étudiants poursuivent leurs études pour décrocher le master ou le doctorat. A noter que la population active, au deuxième trimestre de 2019, est de 2.959.900 pour les garçons et 1.202.900 pour les filles. A la même date, la population active occupée est de 2.594.500 pour les garçons et de 933.400 pour les filles (mise à jour le 02/10/2019). Les créations d’emplois, au deuxième trimestre de cette année, ont évolué de 3.8% pour les garçons et de 3.7% pour les filles.
Tous ces chiffres officiels montrent clairement que beaucoup reste à faire encore pour recruter ces nombreux chômeurs dont le nombre est en accroissement continu avec l’arrivée de nouveaux diplômés. Pour atténuer ce taux de chômage, il est impératif d’accroître les investissements locaux et étrangers en améliorant un tant soit peu le climat des affaires pour favoriser l’installation d’entreprises dans toutes les régions.

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