Présidentielle 2019 – Second tour | Sousse : Un contrôle sévère et rigoureux

Environ 370.000 électeurs inscrits dans la région ont voté pour leur candidat préféré. Conscients de l’importance de ce rendez vous historique, la plupart des électeurs ont tout fait pour éviter au maximum le gâchis des bulletins nuls.

Le peuple tunisien devait trancher hier, dimanche 13 octobre, pour élire et choisir le nouveau président de la République au second tour du scrutin parmi deux candidats : Nabil Karoui et Kaïs Saïed, et ce, à la lumière de leur vision et de leur programme  pour faire face à la situation socioéconomique du pays en déclin, et  résoudre les problèmes préoccupants de la vie quotidienne des citoyens. 

Avant le jour fatidique de l’élection, l’on a constaté que chaque citoyen campe  sur sa décision pour choisir tel ou tel candidat. On ne trouve pas facilement le brin de vérité pour la raison du choix d’un électeur ou d’un autre pour tel ou tel président. 

Seul le scrutin tranche

C’est ainsi que les électeurs (jeunes et  adultes des deux sexes) s’étaient déplacés en grand nombre hier dès 8h00 aux 704 bureaux de vote répartis sur les 177 établissements primaires ou centres de vote de la région pour accomplir leur devoir.

Une plus grande affluence des électeurs, plus soutenue que celle constatée lors des législatives du 6 octobre, a été enregistrée lors de cette journée du second tour de la présidentielle.

Environ 370.000 électeurs inscrits dans la région ont voté pour leur candidat préféré. Une seule case devait être cochée sous peine d’annulation du bulletin de vote et tous les électeurs étaient conscients de l’importance de ce rendez-vous historique et avaient tout fait pour éviter au maximum le gâchis des bulletins nuls parmi lesquels on cite la remise de bulletins de vote blancs. 

Mêmes procédures 

Les mêmes dispositions de vote établies lors de la présidentielle du 15 septembre ont été observées hier au cours du second tour de la présidentielle.  De plus, un contrôle plus rigoureux et très sérieux des résultats collectés y a été enregistré.  Parmi les dispositions, on cite la présence d’observateurs de partis politiques, de l’Ugtt et de certaines organisations (comme l’Atide, Mourakiboun…), pour contrôler le trempage du doigt dans l’encre indélébile, le dépouillement des bulletins à l’intérieur des bureaux de vote après la fermeture des centres, l’établissement de 3 copies du P.-V. des résultats du dépouillement ( une affichée, l’autre réservée au bureau de vote et la 3e destinée à l’Irie).

En outre, les opérations de collecte des résultats des différents bureaux avaient eu lieu dans la salle olympique où deux volets de collecte des résultats ont été adoptés (affichage sur les tableaux et insertion des résultats dans le PC). 

A noter que les opérations de collecte dans la salle olympique ont été contrôlées sévèrement par les responsables de l’Irie qui disposent du P.-V. des résultats du dépouillement. 

Par la suite, les résultats de la collecte ont été envoyés par voie numérique vers l’Isie centrale à Tunis à travers une ligne d’internet sécurisée (contre les virus et la falsification des résultats). 

L’Isie centrale communiquera le résultat final le 15 octobre lors d’une conférence de presse. 

Des observateurs internationaux

Nous avons relevé la présence de M. Luc Braconnier et de Mme Vesna Dolinsek, tous deux des observateurs auprès de la Mission d’observation de l’Union européenne ainsi que des observateurs de l’Eisa (organisation de soutien des élections en Afrique). Ils ont visité les différents centres de vote où les dispositions sécuritaires ont été prises (présence de l’armée et des agents de la Sûreté nationale). 

Témoignages

Nous avons contacté quelques électeurs pour recueillir leurs impressions et suggestions. 

Pour Jalel Tfifha, militant de la société civile, il souhaite « la révision du code électoral au niveau de l’extension des prérogatives du chef de l’Etat  en vue d’instituer un régime présidentiel réajusté et surtout d’instituer plus de prérogatives où le chef de l’Etat peut nommer le chef du gouvernement ou dissoudre le parlement. En outre, le code électoral doit être révisé au niveau des législatives pour instituer les nouvelles conditions pour la candidature à l’ARP (bulletin n°3 vierge exigé, niveau scolaire appréciable…) afin d’assurer et de garantir  la composition de l’ARP en membres exemplaires et sans antécédents judiciaires. De même, les membres du parlement devraient être issus dans l’avenir, de 2 ou 3 grands partis au plus. Ainsi les membres des  220 partis actuels devraient se rassembler dans les échéances futures des élections dans 3 grands partis au plus, pour éviter cette mosaïque parlementaire actuelle où l’on craint la survenue de la pagaille, des querelles, des décisions et des contre-décisions. Et surtout afin d’éviter le problème épineux de la constitution du gouvernement. »

Fethi Abdallah, enseignant, propose  que la Tunisie « se dote d’un gouvernement fort travaillant en parfaite harmonie et ayant un plus grand nombre de députés qui le soutiennent. A défaut, l’on doit recourir au consensus entre les partis pour  former le gouvernement et l’appuyer. Sinon, l’on doit recourir à la constitution d’un gouvernement de compétences. Je souhaite aussi l’institution urgente de la Cour constitutionnelle pour qu’elle puisse contrôler les lois émanant de l’ARP. »

Enfin, pour Tahar Yacoub, enseignant, « le code électoral doit être révisé vu la paralysie d’action des pouvoirs législatif et exécutif au niveau de la réalisation des projets socio-économiques. Tout le monde gouverne et personne ne gouverne. Pour remédier à cette impasse, l’on doit donner plus de prérogatives au chef de l’Etat dans le cadre d’un réajustement du régime présidentiel où le président peut nommer un chef de gouvernement, avoir plus de prérogatives pour donner des décisions concernant la sécurité et la préservation de l’intérêt suprême de l’Etat. 

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