Présidentielle 2019 – Second tour | Les Tunisiens ont choisi leur président :Sous le sceau de la liberté, de la démocratie et de la responsabilité

Hier, une journée particulière dans l’histoire de la Tunisie : les Tunisiens ont élu, en toute conscience, liberté et responsabilité, le président de la République. Et même si le taux de participation à l’opération électorale a suscité des craintes légitimes lors des premières heures de la journée d’hier, à la fermeture des bureaux de vote, on était rassuré qu’on a réussi cette nouvelle épreuve démocratique en attendant celle qui nous attend, à savoir la formation du nouveau gouvernement dans les délais constitutionnels.

Comme prévu, les bureaux de vote pour le choix du futur président de la République qui aura à diriger le pays durant les cinq prochaines années ont ouvert, dans leur majorité écrasante (98%), à l’heure indiquée, soit à huit heures précises, de l’avis de la plupart des organisations et associations chargées du suivi du déroulement du scrutin, à l’instar de l’Atide, Mouraquiboune, l’observatoire Chahed, etc.

L’enjeu qui s’imposait, hier, était de savoir si le taux de participation enregistré à la clôture des bureaux de vote allait dépasser celui comptabilisé le 15 septembre dernier lors du premier tour de l’élection présidentielle.

Et l’Instance indépendante supérieure des élections (Isie) de diffuser, d’une heure à l’autre, des taux de participation qui grimpaient d’une manière continue, augurant un taux de participation qui pourrait être supérieur à 50% à 18h00 au moment de la fermeture des 13 mille et quelques centaines de bureaux de vote. Les taux de participation fournis toutes les heures par l’Isie au centre des médias au Palais des congrès à Tunis et révélés aussi par les responsables des Irie variaient de 25% à Médenine jusqu’à 39% à l’échelle nationale (à 16 heures, soit à deux heures de la fermeture des bureaux de vote), ce qui laissait la porte ouverte à un taux national qui devrait être supérieur à celui enregistré le 15 septembre dernier.

Et les prémices de cette évolution étaient palpables dès le démarrage de l’opération de vote dans les différents bureaux  répartis à travers toutes les régions de la République dans la mesure où on a enregistré une forte participation des jeunes qui ont investi les bureaux de vote pour faire entendre leurs voix contrairement au comportement qu’ils ont manifesté le 6 octobre dernier, jour des législatives, quand ils ont brillé par leur absence, reportant leur participation à une semaine plus tard, c’est-à-dire hier, dimanche 13 octobre.

Mais comment expliquer que le second tour de la présidentielle soit vécu différemment par les électeurs, plus particulièrement les jeunes, dont l’absentéisme a infligé un coup fatal aux législatives et a grandement contribué à la déroute générale subie par les partis politiques, y compris ceux qui fêtent ce qu’ils appellent la victoire remportée, le 6 octobre 2019 ?

Beaucoup d’analystes conviennent que l’élection présidentielle (bien que les prérogatives du chef de l’Etat aient été réduites conformément aux dispositions de la Constitution du 27 janvier 2014) est toujours considérée dans l’esprit des Tunisiens comme un rendez-vous électoral majeur, voire décisif, dans le parcours du processus démocratique tunisien, dépassant de loin en importance et en impact les élections législatives.

Et même si le rendez-vous électoral présidentiel d’hier a été entaché de plusieurs irrégularités ou défaillances dénoncées par les organisations chargées du suivi de l’opération de vote qui ont attiré l’attention sur l’absence d’observateurs de la société civile et de représentants des candidats en lice dans les bureaux de vote, qui se sont élevés contre certaines pratiques commises par les membres des bureaux de vote ayant empêché les observateurs d’accomplir convenablement leur mission et qui ont stigmatisé énergiquement la réaction de l’Isie qui a fait la sourde oreille aux réclamations et exigences qui lui ont été adressées lors des rendez-vous du 15 septembre et du 6 octobre derniers, les Tunisiens ont fait montre de leur détermination à faire réussir la jeune expérience démocratique dans laquelle la Tunisie s’est engagée depuis le 14 janvier 2011, en dépit des obstacles, des erreurs et des tentatives visant à bloquer le processus engagé et ont apporté une nouvelle preuve de l’enracinement de la pratique démocratique dans leur comportement et mentalité même si certains demeurent toujours nostalgiques des pratiques d’antan.

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