Journées Musicales de Carthage 2019 : Quand Amazigh Kateb met le feu aux poudres !

Alors que l’Avenue Habib-Bourguiba observait des scènes de liesse populaire suite à l’élection du nouveau président, pas très loin, les feux étaient allumés et la catharsis engagée à la Salle d’opéra de la Cité de la culture grâce à la virtuosité de l’artiste franco-algérien Amazigh Kateb. Une liesse d’un tout autre genre…

Pour la troisième soirée off des JMC, l’auteur-compositeur-interprète (mais également acteur !), ancien chef de file du groupe Gnawa Diffusion, Amazigh Kateb, a allumé le feu dans la Salle d’opéra de la Cité de la culture, dimanche dernier. Accompagné de cinq musiciens, véritable bête de scène, il a fait entrer en transe un public majoritairement composé de jeunes venus en nombre. Tous étaient debout devant la scène, déchaînés, dansant, chantant et acclamant leur star, s’adonnant à une véritable catharsis !
Son gombri au cou, Amazigh Kateb a interprété plusieurs titres avec des airs bien rythmés mélangeant la musique gnawa avec des sonorités hip hop, rock, reggae, ragga et electro. Dans ce concert coproduit par l’Institut français de Tunisie, l’artiste, engagé, insoumis, parfois même révolté, a chanté, en arabe, en français et en berbère, la berbérité, l’africanité, l’Afrique du Nord — ses atavismes en quelque sorte — la révolution, la liberté, mais également l’amour. Une chanson — écrite par un écrivain marocain — a été dédiée, en outre, à tous les prisonniers politiques dans le monde arabe, dans une veine contestataire. Il est à noter que certains titres présentés ont été écrits par le grand écrivain Kateb Yacine qui n’est autre que le père d’Amazigh Kateb. C’est d’ailleurs l’une des marques de la carrière solo de l’artiste, lancée depuis 2009. Depuis, l’artiste s’est consacré à sa vie familiale, mais également à des projets musicaux plus personnels. Talentueux et, à la limite, autosuffisant, sa séparation (temporaire ?) avec son groupe Gnawa Diffusion, qu’il a lancé en 1992 à Grenoble, ne semble point flétrir son succès. Loin s’en faut.
En tout cas, Amazigh Kateb a assuré, dimanche dernier, un concert d’exception, une performance haute en rythmes et en couleur, forte en messages.

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