Journées musicales de Carthage 2019 : Du baume pour les oreilles

Le public a répondu en masse aux concerts organisés au quotidien à la Cité de la culture, à l’avenue Habib-Bourguiba et à Ennejma Ezzzahra … Deux jours trépidants ont été vécus par les festivaliers : une manière de décompresser après une actualité électorale particulièrement brûlante.

Gratuité et prix réduits des billets ont encouragé ce même public à être présent. Mais pas que… s’adonner à des expériences sonores inédites était également leur but. La programmation 2019 des JMC est, en effet, alternative et très recherchée.

Une suite des JMC au féminin
La part belle à deux artistes femmes qui ont été bien accueillies par le public : l’interprète de «Bine el Binine», Wafa Harbaoui, a conquis la salle des théâtres des régions à partir de 18h30. «Bine el Binine» ou «Entre deux» en français était inédit et a fait bonne impression chez un grand nombre d’auditeurs attentionnés. Il s’agit d’un métissage entre différents styles musicaux, oriental/tunisien, pop, folk, jazz latin, les textes sont en tunisien signés Wafa Harbaoui en 9 morceaux.
Ce duo féminin, qui a joué successivement, se compose en 2e lieu de Sabrine Jenhani, venue interpréter quelques morceaux de son album «Zay». L’artiste, ancienne fondatrice et membre du duo «Yuma», s’est déjà produite sur scène dans différentes régions en Tunisie. Elle est venue faire ses preuves dans la compétition officielle des JMC. Son nouveau projet «Zay» est sorti en janvier 2019 et l’a propulsée en solo.

Sabrine Jenhani

Au gré des manifestations musicales
Le public n’a pas eu le temps de souffler avant de replonger dans l’univers de l’iconique Amazigh Kateb. Salle comble et spectateurs debout sont venus applaudir l’artiste. Ce dernier, d’origine algérienne et Amazigh, est engagé dans la conservation du patrimoine musical Gnawa à travers ses chansons et attire la foule grâce à sa musique particulière. La journée du 13 octobre a été marquée par les JMC Malouf qui se sont déroulées dans l’enceinte du Palais Ennejma Ezzahra à Sidi Bou Saïd. Où est organisée également une autre compétition qui concerne les virtuoses du malouf et qui a vu défiler les «Chouyoukh el Malouf» de Bizerte et la Rachidia de Béni Khiar, avec Fathi Bousnina.

Amazigh Kateb

Ces mêmes JMC Malouf ont continué à faire sensation avec la participation de Mourad Toumi et la présentation de son projet «El Walleda», suivi de la «Maloufjia» de Maher Hammami, et ce, au lendemain du 14 octobre 2019.

El Walleda : Lobna Noomane

Par ailleurs et simultanément, Asmâa Hamzaoui et Bnat Timbouktou se sont emparées de la scène libre et gratuite de l’avenue Habib Bourguiba. Venues tout droit du Maroc, leur musique est un rituel, un patrimoine musical ancien, extrait de la culture Gnawa.
Lobna Noômane a mis le feu à la scène des JMC aux côtés de Mahdi Chakroun sur la scène des théâtres régions en présentant quelques morceaux d’El Walleda, avec toute la troupe. Messages patriotiques, optimistes et des paroles profondes portées par une voix puissante ont retenti dans toute la salle à partir de 18h30. «Jdeyil» ou «Tresses» est un spectacle musical non moins attrayant ! Il s’agit d’un chevauchement de plusieurs styles musicaux comme la musique traditionnelle tunisienne, la musique méditerranéenne, africaine, berbère, asiatique et autres styles occidentaux comme le jazz, le rock, signé Rabii Laâbidi et Dali Chebil.

Les JMC se poursuivent jusqu’au 18 octobre avec l’annonce des lauréats de cette 6e édition.

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