Tourisme en 2050 : Quelles idées pour le futur ?

La nouvelle stratégie de développement du secteur touristique à l’horizon 2050 repose sur quatre piliers qui sont la digitalisation, la diversification, l’innovation ainsi que l’investissement et la durabilité.

S’il est envisageable d’estimer l’arrivée de 10 millions de touristes d’ici 2020, il est plus difficile pour les professionnels du secteur de se projeter trente ans après cette date. Les chiffres manquent encore mais les idées, en revanche, pour le développement et l’innovation du tourisme tunisien, commencent à fleurir.

Une vision qui mobilise
Pour faire évoluer ce secteur et maintenir sa place importante sur le plan économique, de nouvelles perspectives d’avenir devraient se dessiner, car ce qui est certain, c’est que le touriste de 2019 ne sera pas celui de 2030, ni celui de 2050 puisqu’il ne consommera pas le produit touristique de la même manière. A cet égard, il est indispensable d’anticiper les tendances futures, ce qui permettrait aux professionnels du secteur de se projeter dans le futur et de s’organiser pour mieux créer l’offre et répondre à une demande qui sera plus exigeante.
Des études internationales montrent que d’ici 2050, la population mondiale passerait de 7.5 à 10 milliards d’habitants sur terre, dont 2 milliards de seniors et 5 milliards de solos avec des revenus en baisse et une utilisation croissante des réseaux sociaux et des plateformes collaboratives. Les mêmes études indiquent que 16 milliards de passagers et plus de 100.000 appareils quotidiens sont attendus. Donc d’ici 2050, le touriste sera ainsi qualifié de «e-touriste».
Conscient de ces évolutions, le ministère du Tourisme a élaboré un plan tourné vers l’avenir visant à adopter une stratégie intégrée pour le développement durable du secteur, qui se base sur quatre axes majeurs qui sont la digitalisation, la diversification, l’innovation ainsi que l’investissement et la durabilité.

Un séjour en ligne
A vrai dire, l’arrivée de nouveaux opérateurs (Facebook, Booking.com, Tripadvisor…) a changé les usages pour en devenir la norme. Les prévisions du baromètre Opodo, qui mesure l’évolution des départs touristiques ainsi que leurs comportements dans la réservation de leurs séjours, confirment ce constat. Opodo estime qu’en 2050, huit touristes sur dix préparent leur séjour en ligne, un touriste sur trois achète son séjour derrière son écran et 46% des 20-29 ans affirment être incapables de s’orienter en vacances sans leur smartphone. Donc, la réalité fait qu’on évolue dans un monde hyper-connecté où tout est apporté d’un clic. Et avec le changement de son mode de consommation, le futur touriste ne peut plus se séparer de son smartphone.
Pour s’adapter à cette réalité, le département du tourisme a développé un brand content approprié aux supports numériques, y compris les réseaux sociaux, et privilégiant les techniques du story telling et du placement des produits. La stratégie du ministère choisit d’être présent sur cinq réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Youbute, Twitter et Pinterest), qui ont été sélectionnés sur la base de préférence de nos marchés et du taux d’utilisation.

Sortir des sentiers battus
Le deuxième défi qui s’impose est celui de la diversification, aussi bien de l’offre que de la demande. Pour ce qui est de l’offre, on se focalise sur la diversification des produits et des modes d’hébergement car l’hôtellerie classique n’est plus, désormais, d’actualité et le choix de s’adapter aux mutations du tourisme international devient un impératif certain. Quant à la demande, le ministère a choisi de sortir des sentiers battus et d’aller vers les nouveaux marchés prometteurs qui constituent une cible à fort pouvoir d’achat, intéressée par des produits à forte valeur ajoutée, à l’instar de la Chine, les pays du Moyen-Orient, l’Afrique subsaharienne…
S’agissant de l’innovation dans l’investissement, c’est considérer le changement comme une opportunité, surtout que la Tunisie dispose d’une diversité naturelle qui fait de chaque territoire une destination à part entière. Le département du tourisme encourage, dans ce sens, les investissements dans les régions intérieures qui regorgent d’atouts naturels et culturel et qui sont susceptibles de constituer une offre touristique diversifiée. De plus, on encourage les marques et les enseignes internationales de s’installer en Tunisie. Pour l’enjeu de la durabilité, on ne peut pas parler tourisme, aujourd’hui, sans parler énergies, eau ou encore développement. A cet effet, les objectifs du développement du tourisme tunisien s’alignent sur les objectifs du développement durable, énoncés par les Nations unies, car les touristes sont aujourd’hui sensibles à la question de l’environnement.

Indicateurs de l’Ontt

Selon les chiffres officiels annoncés par l’Office national du tourisme tunisien (Ontt), le secteur touristique représente, aujourd’hui, 7% du PIB, 6,5% du total des exportations, 5% des IDE (investissements directs étrangers), 23% du taux de couverture du déficit de la balance commerciale et 12% de l’emploi national.
En 2018, la Tunisie a accueilli 8.3 millions de touristes de différentes nationalités, générant environ 4 millions de dinars de recettes touristiques. Sur les 868 établissements qui existent et qui sont répartis sur sept grandes régions touristiques, 566 hôtels ont été classés et mis en exploitation, totalisant à cet effet une capacité hôtelière de 237.618 lits. A cela s’ajoutent encore une centaine d’hôtels de charme, maisons d’hôtes et gites ruraux, plus de 380 restaurants touristiques, près de 900 agences de voyages…
En 2019, le ministère table sur l’arrivée de 9 millions de touristes, prévoit 10 millions en 2020 et vise un record de recettes de 5 milliards de dinars.

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