Jamel Bouabsa (ex-entraîneur du CA et du CSHL) : «Un professionnalisme de façade»…

Depuis l’instauration du professionnalisme dans notre pays, nous avons creusé inconsciemment la tombe de notre football qui ne cessait depuis déjà belle lurette de chuter. La responsabilité revient, d’abord, à cette décision «politique» d’instaurer très prématurément le professionnalisme en Tunisie.
«A propos, cette décision prise à la hâte pour faire plaisir à quelques personnes n’était nullement réfléchie. Les bâtisseurs du professionnalisme doivent avoir, aujourd’hui, quelque chose sur la conscience.
Il y a aussi la pénurie des entraîneurs formateurs. Ils ne courent plus les rues. Les clubs ne veulent plus miser sur les jeunes. Quand j’étais sélectionneur des cadets, nous avons réussi à nous qualifier à la Coupe du monde de Tokyo. Nous disposions d’une génération qui a réussi à s’illustrer après, avec les seniors. Je parle de Khaled Azaiez, Jouini, Khaled Fadhel, Touiri, etc. C’était la belle époque parce que tous les clubs et la FTF travaillaient et ne se souciaient que de la formation des jeunes. Maintenant, c’est le néant, même les derbys ont perdu leurs identités, puisque les équipes concernées se composent à 80% de joueurs non issus du CDF. C’est aberrant de tomber dans le piège de la loi des grands.
Les jeunes doivent avoir une préparation spécifique adaptée à toutes les catégories d’âge. C’est pour cette raison que des clubs dits formateurs, tels que le CSHL, le ST, l’ASM, l’OB et la JSK, se sont perdus dès que le professionnalisme a été décrété. Les académies ont perdu également leur rôle. La majorité des entraîneurs recrutés n’ont pas le profil et même leurs diplômes de 3e degré. Je crois aussi qu’à part l’ESS et le CSS, aucun club n’a un centre de formation digne de ce nom pour former des jeunes d’avenir. La FTF doit imposer aux clubs une stratégie rationnelle et adéquate pour relancer la formation de nos jeunes».

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