Harcèlement sexuel et viol d’écoliers et d’élèves à Sfax : Les citoyens sous le choc

Trois scandales liés à des affaires de mœurs ont successivement éclaté dans des établissements scolaires secouant l’opinion publique et éclaboussant, du coup, un corps de métier qui bénéficie du respect quasi général.

Il y a un mois à peine, un instituteur, exerçant à l’école primaire El Housna s’était rendu coupable d’atteinte à la pudeur, d’attouchements, de harcèlement sexuel, voire même de viol, actes immondes et exécrables dont les victimes sont vingt-cinq filles et cinq garçons de ses propres élèves. Autant de sacrilèges commis à l’école, chez lui ou dans sa voiture. Placé en détention, il encourt des peines pouvant aller jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité.

A peine l’opinion publique s’est-elle relevée de ce choc terrible, qu’elle se voit ébranlée par une deuxième affaire aussi sordide dans laquelle a été impliqué un surveillant général en poste dans un lycée de Hencha, auteur, lui aussi, de forfaits non moins infâmes. Ses victimes, sept jeunes filles du même établissement, l’accusent de harcèlement, de polissonneries verbales et d’obscénités gestuelles. Mis en examen, il attend d’être jugé pour les faits qui lui sont reprochés.

L’instituteur s’adonne à des attouchements sur ses élèves
Mais ne voilà-t-il pas qu’un troisième esclandre vient heurter l’opinion publique, encore sous le choc : une plainte a été déposée par quatre filles et un garçon de l’école prestigieuse «El Bacha», contre leur instituteur, pour harcèlement sexuel et attouchements, en classe et dans une garderie attenante à leur établissement. Le prévenu est placé lui aussi en détention, en attendant la fin de l’enquête qui suit son cours.

Comme prévu, de tels scandales n’ont pas manqué de causer des dommages collatéraux, au travers de mesures administratives disciplinaires : démission du commissaire régional à l’Education, Sfax 2, révocation du directeur de l’école El Housna et de son adjoint pour laxisme administratif, et surtout le durcissement dans la répression des cours particuliers donnés hors des établissements scolaires. Certes, les mesures prises sont d’ordre dissuasif, mais le mal est fait et les victimes auront à vivre longtemps avec les séquelles des agressions subies, surtout de la part de leurs maîtres d’école dont la noble mission est qualifiée de prophétique. Ils sont chargés de leur communiquer un savoir, mais de plus, ils sont censés les protéger et leur apprendre à bien se conduire, à avoir un comportement conforme aux normes de la société dans laquelle ils vivent.

Des répercussions désastreuses sur les victimes
Mais quand les éducateurs dévient du comportement normatif, enfreignent les préceptes et les règles de vie et font subir des agressions sexuelles à des enfants sur lesquels ils ont une autorité spirituelle et un ascendant moral, les conséquences sont gravissimes et désastreuses aussi bien sur le plan psychique que sur le plan comportemental. Ces conséquences sont incommensurables quant à l’avenir des victimes : traumatismes chroniques, tendances à l’isolement, sentiment de culpabilité, méfiance pathologique, perte de confiance en soi-même, honte persistante, nervosité, etc.

De même, l’effet desdites affaires sur l’image du corps éducatif, déjà décrié sur fond des grèves à répétition et des cours particuliers n’en est pas moins calamiteux. C’est la raison pour laquelle le syndicat de l’enseignement primaire a été prompt à désavouer les instituteurs incriminés, condamnant leurs déviances intolérables, et soulignant le fait qu’il s’agit d’actes isolés de brebis galeuses et que le corps des éducateurs demeure toujours sain et digne de confiance.

Des troubles psychiques à la base
Reste à trouver une explication à ces déviances sexuelles chez des adultes apparemment sains d’esprit, psychologiquement équilibrés, inspirant confiance et jouissant d’une bonne réputation auprès des parents de leurs élèves.

Faute de données personnelles concernant les deux instituteurs et le surveillant général, impliqués dans des affaires de pédophilie, un sociologue nous a fait un commentaire d’ordre général : «La pédophilie est une forme d’agressivité qui dénote des troubles psychiques».

Céciles Sales, psychanaliste, a notamment écrit dans la revue «études» : «Le pédophile semble fixé à un stade infantile de son développement sexuel, comme s’il n’avait pu accéder à une sexualité génitale adulte ou que celle-ci ne le satisfait que partiellement.

Dans l’idéal, celle-ci est l’aboutissement d’une lente évolution et d’une construction psychique complexe, qui conduit le petit enfant avide de tous les plaisirs et de toutes les expériences de jouissance (le pervers polymorphe de Freud) à la découverte du plaisir sexuel adulte», concluant : «Pour ce qui est des pédophiles, on constate très souvent qu’ils ont été eux-mêmes, étant enfants, victimes de la séduction d’un adulte, ce qui les a conduits à rester psychiquement fixés sur cette période traumatique de leur vie».

 

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