Ennahdha vient enfin de procéder à la présentation du document « Contrat pour un programme de gouvernement ». Si à chaque fois qu’on présente un programme, on ne pense pas innover, on risque forcément de tenir le même discours. Encore et toujours…
Le document, qui fixe les priorités économiques, politiques et sociales du prochain gouvernement, s’articule autour des axes suivants : la lutte contre la corruption et la pauvreté, la réforme du système de santé et de l’enseignement, la promotion des investissements et le parachèvement des institutions constitutionnelles.
Nous sommes cependant dans le regret de reconnaître que le fossé qui sépare ce qui est exigé pour la prochaine étape, par rapport à ce qui est prioritaire, du moins ce qui est souhaité, par rapport également à l’importance de concevoir un document pouvant avoir l’aval de toutes les parties, est encore compromettant, voire inquiétant. Le flou reste le dénominateur commun de ce qui est entrepris et envisagé. Un modèle et un programme politiques ne se décrètent pas. Ils s’assument selon des références et des structures explicites. En clair, une forme de gestion bien réfléchie. Les indicateurs économiques du pays ont besoin d’être améliorés au quotidien. C’est le miracle de tous les jours que les responsables aux différents rangs devraient s’efforcer d’entretenir.
Autour de ce qui a été élaboré dans ce document, il n’y a pas visiblement de piste à creuser, ou encore une véritable réflexion pour que la machine se remette en marche.
L’espoir fait-il ainsi place au doute ? On a l’impression que rares sont ceux qui ont compris qu’il y a encore plein d’autres marches à gravir pour consacrer les critères de la compétence, de l’aptitude et du savoir-faire. L’impératif d’un possible redressement impose nécessairement des obligations, mais aussi et surtout une véritable prise de conscience de la part de ceux qui sont censés être aux commandes des affaires du pays. Une manière de se réhabiliter, de se racheter.
Le gouvernement sera-t-il formé dans les délais constitutionnels ? Les premières concertations s’étaient orientées vers la coalition El Karama, le Courant démocrate, le mouvement Echaâb, l’Union populaire républicaine et certaines parties indépendantes. D’autres rencontres auront lieu sur la même question, notamment avec Tahya Tounès.
Du côté de Montplaisir et même si on considère encore qu’il est prématuré de se prononcer sur la personnalité choisie, on continue à proclamer que le chef du gouvernement sera un membre d’Ennahdha. Le plan d’action du prochain gouvernement ne sera pas pour autant facile à mettre en œuvre. Les contraintes surgissent de partout. Il faudrait certainement être plus qu’un chef de gouvernement, plus qu’un ministre. On sait bien qu’il y a de bons et de mauvais responsables. Mais la prolifération de ces derniers risque d’éloigner les solutions les plus adéquates et les mieux indiquées. Il semble même que la présence de certains soit de nature à compliquer le travail des autres.

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