Le contrat-programme proposé par le mouvement Ennahdha est un pas en avant dans la volonté de dénouer les blocages mystérieux qui freinent la détermination de Rached Ghannouchi à regrouper en un gouvernement unitaire les alliés naturels de son parti.
Car l’on constate qu’à part Al Karama, rien ne semble avancer. Puisque ni le mouvement Echaâb ni le Courant démocratique n’ont cédé quant à leurs exigences de départ. Ce qui amène les nahdhaouis à songer à recourir à Tahya Tounès, alors que certains observateurs indiquent même que la faible éventualité d’une association de Au cœur de la Tunisie aux négociations ne serait plus tout à fait écartée, malgré les fermes déclarations officielles.
L’attitude de Mohamed Abbou et de son parti, de par son radicalisme, est le fait le plus inquiétant. Cet ancien proche allié au sein de la Troïka déclare haut et fort qu’il ne fait pas confiance à Ennahdha et pose comme condition de lui retirer à la fois l’Intérieur et la Justice, ainsi que la Réforme administrative.
Malheureusement, Abbou ne nous dit pas ce qu’il réprouve ou ce qu’il craint de la part d’Ennahdha, nous laissant imaginer le pire.
Et la réponse d’Ennahdha, soit son «contrat» de gouvernement, ne pourra donc pas convaincre Attayar. D’où l’impasse.
Quant au mouvement Echaâb, il ne veut pas entendre parler d’Ennahdha comme formateur du gouvernement et passe d’office à l’initiative du président de la République prévue par la Constitution en cas d’échec du parti arrivé premier.
Or, tout semble confirmer qu’Ennahdha va au-devant d’un échec, et ce, avant même que son candidat à la présidence du gouvernement n’ait été identifié ! Puisque, à ce stade, la majorité parlementaire ne pourra lui être acquise. A moins que le parti ne compte sur la promesse de Nabil Karoui de ne bloquer aucun gouvernement.
Pourtant, le pays n’a besoin que d’un gouvernement de réformes économiques et sociales, que le Parlement devrait avaliser sans peine.

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