Lorsque le bureau exécutif du syndicat général des agents et cadres des municipalités appelle à la suspension urgente de la loi relative au Code des collectivités locales et à la dissolution des conseils municipaux et la mise en place de délégations spéciales, c’est que rien ne va plus pour les municipalités et que le temps est venu pour une révision ou un changement.


L’appel du bureau exécutif du syndicat général des agents et cadres des municipalités en faveur de la suspension urgente  de la loi organique n°2018-29 du 9 mai 2018, relative au Code des collectivités locales et à la dissolution de tous les conseils municipaux, a donné le coup de grâce à une nouvelle approche de la gouvernance locale et à la démocratie participative qui n’a rien rapporté de bien au citoyen, excepté les fausses promesses.
Que de démissions des maires, de dissolutions des conseils municipaux et de rêves brisés pour le citoyen depuis les élections municipales de 2018. Certains présidents de ces conseils ont préféré passer la main en raison de multiples obstacles rencontrés et du grand leurre de la décentralisation du pouvoir en dépit d’un grand travail effectué depuis leurs élections, comme ce fut le cas pour le maire de la ville de La Marsa.
D’autres maires n’ont pu tenir le coup devant les tiraillements partisans ou politiques alors que d’autres, qui n’ont rien réussi, sont demeurés coupés des citoyens, excellent toujours dans la médiocrité, persévèrent dans le mensonge, parlent de projets à connotation religieuse qui n’ont aucun lien avec les services communaux et se vantent d’une pseudo participation active d’une société civile quasi fictive devant le vide créé par le Code des collectivités locales en matière de contrôle.
L’Instance supérieure indépendante pour les élections a été appelée à la rescousse à maintes reprises pour organiser des élections partielles suite à la dissolution de certains conseils municipaux, entraînant ainsi le gaspillage des fonds publics (35.000 dinars à  Souk Jedid, et 92.000 dinars au Bardo), selon son président Nabil Baffoun. D’autres vont bientôt suivre, causant plus de pertes pour l’Etat.
La police municipale donne du fil à retordre aux maires qui ne savent plus à quel saint se vouer et l’imbroglio causé par la création de la police de l’Environnement n’a fait que compliquer davantage la situation des nouvelles recrues de cette police qui manquent cruellement d’encadrement et de moyens.
Le secrétaire général du syndicat général des agents et cadres des municipalités, Mabrouk Ben Hassine, n’a pas hésité dans son dernier communiqué à dévoiler les quatre vérités autour de la situation chaotique qui prévaut dans les municipalités. Un cri de détresse autour d’une crise latente qui sévit au sein d’un secteur frappé de plein fouet par une loi que certains experts jugent « inappropriée » et qui a déjà montré ses limites sur le terrain.
Lorsque le bureau exécutif en question appelle à la suspension urgente  de la loi relative au Code des collectivités locales et à la dissolution des conseils municipaux et la mise en place de délégations spéciales, c’est que rien ne va plus  pour les municipalités et que le temps est venu pour une révision ou un changement.

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