Le budget du ministère de l’Education pour 2020 est estimé à 6.500 millions de dinars. Selon le ministre, Hatem Ben Salem, ce montant serait loin de suffire à répondre aux futures exigences du secteur. Rappelons, par ailleurs, que ce budget a évolué durant les trois dernières années passant de 4.925 millions de dinars en 2018 à 5549 en 2019.
La part réservée aux salaires est de l’ordre de 96 %. Ce qui fait que la marge de manœuvre pour soutenir les efforts de modernisation et de développement du secteur reste très limitée.
De plus, de nouveaux défis sont à relever pour, au moins, la prochaine décennie. Au cours d’une déclaration devant les participants à une session de formation des responsables des statistiques et de la planification, Hatem Ben Salem a mis en relief les inquiétudes relatives à l’avenir du secteur.
En effet, le montant réservé à la gestion d’un tel département ne pourra pas apporter les solutions aux nombreux problèmes que l’on rencontre.
Et parmi les défis majeurs il faut noter l’augmentation des effectifs des élèves. Durant la prochaine décennie (2020-2030), le nombre des élèves scolarisés passera de 2.2 millions, aujourd’hui, à 3 millions si le rythme de croissance démographique reste le même.
C’est pourquoi il est urgent de revenir, avec plus de sérénité, à la politique de planning familial qui avait donné de bons résultats depuis son démarrage dans les années 60. Alors que le taux de natalité ne dépassait pas 1.4% il y a quelques années, le cap des 2% est franchi actuellement. Ce phénomène a, nécessairement, des retombées négatives sur le secteur éducatif. Il est de nature à créer des déséquilibres dans la gestion du budget et, plus grave encore, à nuire à la qualité de l’enseignement. Devant cette hausse démographique, le ministère serait dans l’incapacité de satisfaire la forte demande en nouveaux établissements et en personnels (recrutement massif d’enseignants, de cadres pédagogiques, d’agents, etc.). En contrepartie, l’État ne pourra pas être en mesure de fournir un budget conséquent en raison des difficultés économiques que nous subissons. C’est ainsi qu’il est nécessaire de prendre en compte les prochaines mutations au niveau de ce secteur et d’agir en conséquence. Ce qui devrait se traduire par l’élaboration d’une stratégie en la matière impliquant tous les acteurs et intervenants dans le domaine de l’éducation.
Les conseils municipaux et les activistes de la société civile sont les premiers à contribuer à la mise en place de nouveaux plans pour améliorer le rendement du système éducatif et permettre à l’école de disposer des ressources financières nécessaires.
L’opération est envisagée, d’abord, au niveau local et régional avant de passer au niveau central.

A.C.

Laisser un commentaire