On ne répartit pas une richesse, on la construit

Il n’y a jamais d’effet de ruissellement inversé : on ne peut réussir sans l’autre. Parallèlement, si dans une société ceux qui réussissent se coupent des autres, la cohésion sociale sera mise à mal. Ceux qui dirigent doivent montrer la voie, influencer dans le bon sens. Il faut qu’ils soient des leaders au sens d’entraîner, de servir et pas de se servir.

A la veille de la formation du nouveau gouvernement, qui ne sera certainement pas à l’abri des crises, la Tunisie a besoin d’un leadership partagé, d’une reconversion basée sur le partage du pouvoir, des idées et des initiatives.

Quand le secrétaire général de l’Ugtt, Noureddine Taboubi, déclare après un entretien avec le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli, que « la réussite du nouveau gouvernement sera celle de tous les Tunisiens et Tunisiennes  », il ne fait ainsi que remettre les choses à leur place, tout en insistant sur la nécessité de « rester à l’écart des rivalités, en particulier face à l’inaction de l’administration tunisienne et à la détérioration de la situation économique ».

Ces dernières années, réussir professionnellement et économiquement est non seulement devenu suspect, mais constitue ce que certains sont allés  même jusqu’à considérer comme un « délit social ».

Une société qui condamne la réussite est une société qui se met en danger permanent. La Tunisie post-révolution en subit encore les conséquences. Cela a entraîné la fuite des compétences, le recul de l’initiative économique, la réticence des investisseurs, la perte de la créativité et  donc de l’innovation, la baisse de la compétitivité. Et au final, l’appauvrissement de la société. On ne répartit pas une richesse, on la construit. On l’entretient !…

Une société a besoin de compétences, de professionnalisme, de savoir-faire, de qualification. Mais aussi d’autorité, de hiérarchie, de souveraineté. Être premier de cordée n’est pas se mettre au-dessus en se séparant des autres, c’est créer une dynamique de développement partagé. On peut dire qu’il y a échec de responsabilité quand les premiers responsables ne jouent plus leur rôle d’entraînement et qu’en quelque sorte ils font sécession d’avec les différentes parties prenantes.

Une des causes du mal-être de la société tunisienne, c’est bien le sentiment que les responsables vivent dans leur univers et ne soucient pas du reste de la société. Tant que ce sentiment sera fortement présent, il sera impossible d’éviter le phénomène de fragmentation sociale avec ses dérives violentes et populistes.

2 Commentaires

  1. abdelaziz gatri

    24/11/2019 à 10:23

    L’auteur ecrit: »Ces dernières années, réussir professionnellement et économiquement est non seulement devenu suspect, mais constitue ce que certains sont allés même jusqu’à considérer comme un « délit social ».
    Peut-il nous donner quelques exemples de réussites économiques ou politiques réalisées au mérite en Tunisie?

    Répondre

  2. tounsi blid

    30/11/2019 à 13:16

    je suis d, accord avec vous et je ne sais pas vraiment si la tunisie democratique va
    s,enfoncer economiquement…..la devaluation du dinar , le deficit colossal de la balance commerciale et l, endettement international , le chomage endemique et la corruption du monde politique et economique etc…….
    et pourtant je n,ai jamais vu fleurir autant de centres commerciaux de la grande distribution
    etrangeres, des malls ou hypermarches , des fhm, des gucci, kiabi etc…des concessionnaires BMW, wolswagen, peugeot, mais aussi audi ou maserati…….
    mais putain de votre race qui achete ca , moi qui vie en france je n, y vais jamais!
    est ce que l, on se moquerait pas un peu des tunisiens !

    Répondre

Laisser un commentaire