Eau et changement climatique au Maghreb : Préserver les ressources en eau…


Un séminaire international a été organisé par l’Observatoire du Sahara et du Sahel (Oss) et la GIZ à Tunis sur le thème «Eau et changement climatique».


Dans son allocution,  Mokhtar Hammami, ministre des Affaires locales et de l’Environnement, a précisé que les ressources en eau dans la région maghrébine ne peuvent être qu’à la tête des priorités et  des préoccupations à l’échelle nationale et régionale. Le but est d’assurer la durabilité de cette denrée, de plus en plus rare, qui est l’eau.
Chaque pays a ses propres ressources, ses propres politiques de gestion, ses propres priorités, mais, certes, « nous sommes face à un monstre commun qui ne cesse de peser lourd sur nos ressources, sur nos économies et sur nos peuples : le changement climatique. Doit-on toujours attendre le secours et l’aide des autres ? », a relevé le ministre.

En Tunisie, on s’est attelé très tôt aux conventions et accords internationaux. Par ailleurs,  des stratégies d’adaptation sectorielles ont été mises en place. Ces stratégies  n’ont pas pu être réalisées  pour des raisons multiples, dont notamment l’insuffisance des moyens financiers.
Les ressources financières nécessaires pour la mise en œuvre de ces actions  d’adaptation ont été estimées à moins de deux milliards de dollars. Un montant loin d’être réaliste.

Des mesures peuvent sauver les ressources en eau…
D’autres mesures peuvent être liées aux pratiques culturales, telles que la refonte progressive des calendriers agricoles traditionnels, l’optimisation des dates de semis en fonction du changement du climat, l’utilisation de semences sélectionnées, le choix de variétés à cycle court et résistantes à la sécheresse et l’adaptation et le repositionnement des cultures selon l’évolution du contexte bioclimatique. Mis à part les Plans d’adaptation nationaux, il est aussi temps de réfléchir sur une stratégie régionale de lutte contre la sécheresse, dont la plupart de nos pays sont privés, a relevé le ministre des Affaires locales et de l’Environnement.

En Tunisie, le secteur de l’eau est stratégiquement important et vital.
L’Etat a réservé des investissements importants (environ 65% du total des investissements programmés pour l’ensemble du secteur agricole pour la période 2016-2020) pour la mobilisation des ressources en eau, le développement des zones irriguées et la rationalisation de l’économie de l’eau.

La stratégie nationale de gestion de l’eau se base sur plusieurs axes, notamment la continuation des programmes de collecte et de mobilisation des eaux de surface, le développement de l’utilisation des eaux non conventionnelles par le dessalement de l’eau de mer et le recours aux eaux usées traitées, ainsi que la mise en place de plans d’action régionaux dans les gouvernorats les plus touchés par le manque d’eau. Néanmoins, vu l’accroissement démographique et le développement socioéconomique, la pression de la demande sur la ressource est de plus en plus importante, pour y faire face à ces contraintes. La Tunisie continue ses efforts pour subvenir aux besoins en eau de la population.

Projet Crem pour renforcer le secteur de l’eau
A cet effet, de très grands investissements sont encore consentis dans le cadre des projets programmés ou en cours de réalisation, tels que la construction de nouveaux barrages et réservoirs, le renforcement des systèmes de transfert des eaux et d’interconnexion des barrages, le dessalement des eaux saumâtres et des eaux de mer, la modernisation des périmètres irrigués.

De même, un plan de communication a été mis en place afin de sensibiliser la population au sujet de la rareté des ressources en eau et de la nécessité de son économie. L’objectif du projet Crem est de renforcer la coopération régionale entre toutes les parties prenantes du secteur de l’eau au Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie). Il est mené en partenariat avec l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), la Coopération internationale allemande (GIZ) et l’Institut fédéral des géosciences et des ressources naturelles (BGR). Le projet constitue une contribution aux réflexions au niveau des pays de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) par la mise en place d’une stratégie régionale de gestion des ressources naturelles.

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