Municipalités : Les défaillances des guichets de l’état civil


Très sollicité par les citoyens, ce service mérite plus d’intérêt et de motivation de la part des édiles municipaux.


«Les guichets de l’état civil représentent incontestablement le service le plus sollicité, le plus actif de nos municipalités», vous dira le citoyen lambda. Et quand ce dernier exprime un tel aveu, alors qu’il est généralement connu pour être un client éternellement insatisfait, cela veut tout dire. Il est vrai que ces guichets conçus pour l’obtention de documents de l’état civil (extrait de naissance, légalisation de signature, copie conforme…) carburent à plein régime pour contenir une affluence quotidienne qui perd rarement de son ampleur.

A longueur de journée, sans compter les permanences hebdomadaires des samedis, les agents de l’état civil sont là, prêts à servir la population, sans jamais rechigner à l’effort, quel que soit le flux du jour. «C’est un marathon quotidien auquel nous nous sommes habitués», confie un agent exerçant dans le guichet d’une des municipalités de Tunis. «Nous accueillons le citoyen avec le sourire, mais Dieu sait combien nous souffrons face au mauvais comportement de certains qui s’empressent de nous manquer de respect au moindre refus d’un document pourtant illégal et donc inacceptable», déplore-t-il néanmoins.

Et c’est vrai, puisque des scènes pareilles sont quasiment devenues monnaie courante dans la plupart des mairies où la «confrontation» ne s’achève qu’avec l’intervention du chef de l’arrondissement municipal.
«Et pourtant, précise un autre préposé aux guichets de l’état civil d’une commune de Raoued, à l’entrée de chaque mairie se trouve, plus blanc que blanc, un tableau indicatif sur les formalités d’obtention de tous les documents sollicités par les citoyens. Jeter un regard dessus avant de se présenter au guichet n’a rien, à ma connaissance, d’un calvaire».

Un droit légitime
Bien évidemment, il faut se garder de parler de perfection, dans la mesure où dans certaines communes, heureusement peu nombreuses, ce service souffre de carences, voire d’abus illustrés par le taux d’absentéisme élevé, l’attitude nerveuse des agents, la lenteur des formalités, les errements administratifs et le désordre émaillant les files d’attente. Tout cela est vrai. Mais, a contrario, il est malheureux de constater que la plupart des guichets de l’état civil sont encore «malmenés» par des maux criards : exiguïté des lieux, non-aménagement de salles d’attente et absence de numéroteur.

Quant aux employés, la note est encore plus pimentée et plus lourde. En témoignent les conditions de travail lamentables dans lesquelles ils évoluent tous les jours : inexistence de chauffage en hiver et de climatiseur en été, sièges peu confortables pour les agents, exiguïté des lieux.

Le tout doublé d’une absence manifeste et inexplicable de motivation (pas d’heures supp. payées, zéro prime de motivation, aucune promotion de grade professionnelle…). Et dire que ces faveurs bénéficient à d’autres services municipaux au rendement moins important !

Jusqu’à quand le département de l’état civil demeurera-t-il le… parent pauvre des mairies? Ses revendications ne constituent-elles pas un droit tout à fait légitime? Ses effectifs, dont on salue la patience, le sens de la responsabilité et la conscience professionnelle, ne risqueraient-ils pas dans un moment de… ras-le-bol, de faire grève? Le cas échéant, les citoyens seraient les premiers à en pâtir.

Mohsen ZRIBI

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