5e édition du festival international des musiciens et artistes handicapés à Tunis : Une mobilisation socioculturelle distinguée


C’est à Tunis qu’a démarré la 5e édition d’un festival tant attendu consacré aux musiciens et artistes à besoins spécifiques. Entre engouement, émotion et parfois un sentiment d’amertume, l’événement fortement engagé sur le plan socioculturel se termine chaque année sur une note d’espoir lancée par l’association «Ibsar», à l’origine de cette initiative.


Appelé aussi «Handy Music», le festival s’est distingué par son contenu, par ses participants, sa direction et ses nombreux challenges. Il est international car il rassemble plus de 200 participants et participantes et se déroule entre Tunis et Hammamet. Cette festivité est une vitrine pour toute personne artiste souffrant d’un handicap précis : visuel, moteur, mental ou surdité. La festivité rassemble des artistes issus de 14 pays européens et arabes. Ibsar a comme principal objectif de jeter la lumière sur les créations artistiques, mais également d’inclure surtout leur engagement créatif dans la scène culturelle et artistique nationale. Toute discipline est la bienvenue : cinéma, théâtre, peinture, photographie, chorégraphie, musique et littérature. Vu que les moyens sont limités, le festival a du mal à se décentraliser dans les régions mais se veut un portail à toute participation issue des régions tunisiennes ou étrangères.

Programme socioculturel engagé 
Le festival s’est emparé de l’espace public en s’installant sous une tente à l’avenue Habib Bourguiba. Des airs de musique, des cercles de discussion et d’échange autour de différents sujets et une présentation d’un bon nombre de créations ont eu lieu. A partir de 14h, de l’art et du chant folklorique ont émané du côté du Théâtre municipal de Tunis où a eu lieu la cérémonie d’ouverture. L’hymne national a été entonné en langage des signes, avec la participation de la troupe «Tahaddi» en présence de quelques personnalités de la scène culturelle, de la société civile et politique soucieuses de la situation des personnes à besoins spécifiques. Un programme riche et varié a été mis en œuvre : de la poésie en langue anglaise du poète Ahmed Ismailia, des airs de flûte du Marocain Abdelatif Ghazi, la troupe «Ouyoun» du Soudan, spectacle musical de Abderrahmen Souhail de Libye et des hommages ont été rendus à un grand nombre d’artistes participants venus du monde entier : Irak, Maroc, Libye, Boston, Espagne, Kurdistan mais aussi à des médias locaux. «Handy Music» s’est déroulé jusqu’au 5 décembre 2019 au centre culturel Ibn khaldoun et à Ennejma Ezzahra qui ont accueilli théâtre et musique. Une conférence consacrée aux violences faites aux femmes handicapées a également eu lieu le même jour.

La cérémonie de clôture a eu lieu dans un hôtel à Hammamet.
Lors d’une conférence de presse, M. Mohamed Mansouri a pointé du doigt le manque d’engagement des autorités et l’urgence d’adapter les espaces publics aux besoins des festivaliers, artistes et à toute personne à besoins spécifiques. Le festival est soutenu néanmoins en partie par le ministère des Affaires culturelles et d’autres partenaires. Cet événement humainement très riche manque pourtant de visibilité et ne doit en aucun cas passer inaperçu. La 6e édition du festival est prévue pour octobre 2020.

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