Inlucc | 4e congrès national de lutte contre la corruption : Un processus participatif 


Dans un contexte politique en pleine effervescence en raison notamment des négociations autour de la formation du nouveau gouvernement et alors que la nécessité de consolider le processus de lutte contre la corruption fait l’unanimité, l’Instance nationale de lutte contre la corruption a lancé son 4e congrès national.

S’étalant sur deux jours, cette 4e édition, inaugurée hier à la Cité de la culture, a misé sur le rôle de la société civile, des organismes culturels et de l’Education pour appuyer davantage ce processus, qui constitue l’un des piliers de la démocratie naissante, d’autant plus que la lutte contre la corruption renvoie également à une mentalité et non seulement à des procédés administratifs ou à des stratégies nationales.

Tenu sous le slogan : « La lutte contre la corruption : un processus participatif », ce congrès coïncide avec la célébration de la Journée nationale et internationale de lutte contre la corruption, le 9 décembre, rappelle Chawki Tabib, président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption(Inlucc), qui affirme que « ce processus ne montrera son efficacité et ne fera ses preuves que si tous les intervenants mettent la main dans la main pour s’opposer à toute forme de corruption ». S’exprimant devant un public composé principalement d’enfants et de jeunes, puisque cette journée était dédiée à ces catégories d’âge, Tabib a misé sur l’importance de renforcer la culture de la lutte contre la corruption et de la transparence auprès des jeunes et des enfants, les bâtisseurs de l’avenir.

« Pour que la Tunisie soit immunisée contre la corruption, vous jeunes et enfants, devez mettre la main dans la main pour combattre ce fléau. Nous devons mettre fin à la corruption en Tunisie en brandissant l’arme de la culture, de l’éducation et de l’art », a-t-il insisté.

Si cette occasion a permis de réaffirmer l’engagement constant des autorités nationales et des partenaires de la Tunisie à aller de l’avant sur la voie de ce processus, le ministre de l’Education Hatem Ben Salem était catégorique à cet effet. Pour lui, « le pays, qui passe par une période critique de son histoire, d’autant plus qu’il s’agit d’une phase de construction démocratique, doit s’immuniser contre toute forme de corruption. Cette construction ne peut se faire que sur la base de la transparence et de la lutte contre la corruption, dont la culture doit commencer dès les premières classes du primaire », a-t-il expliqué, appelant dans ce sens, tous les intervenants à adhérer à ce processus et à y contribuer massivement. Et de rappeler que son département s’est fortement opposé à ce qu’il a appelé le fléau des cours particuliers et était le premier à s’attaquer aux dossiers de corruption.

Des lobbies influents 

Prenant part également à l’ouverture de ce 4e congrès national de la lutte contre la corruption, le ministre des Affaires culturelles, Mohamed Zine Al-Abidine, a dévoilé, en toute franchise, que son département fait face à « des lobbies influents », qui veulent mettre la main sur le secteur culturel. « On vous ment si on vous dit qu’il n’y a pas d’argent dans le domaine culturel, il y en a beaucoup. Nous faisons face à des lobbies influents qui veulent s’emparer de la culture en Tunisie et de ces fonds destinés à promouvoir les œuvres et l’activité des artistes et notamment les jeunes artistes. Mais nous sommes parvenus à mettre fin à ces pratiques, et c’est pour ce fait, qu’on nous attaque de partout », a-t-il affirmé. Lui qui rappelle que son département était le premier à signer des partenariats avec l’Inlucc pour consolider la culture de la lutte contre la corruption.

Notons que dans le cadre de l’inauguration de ce congrès deux panels ont été organisés portant sur la participation communautaire et la lutte contre la corruption, et le rôle des adolescents dans la consolidation de la culture de la transparence en Tunisie. Il était question également d’inaugurer une exposition de dessins et de peintures portant sur différents thèmes de lutte contre la corruption.

Ce congrès se poursuit aujourd’hui et  permettra de passer en revue la stratégie nationale de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, et notamment les inconvénients et les obstacles qui s’y opposent dont particulièrement la culture de l’impunité.

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