Harcèlement sexuel dans les établissements scolaires : Et si on durcissait la loi ?


Le dernier drame de Sfax braque les projecteurs sur la gravité du phénomène du harcèlement sexuel dans les établissements éducatifs.Il est vraiment temps de réagir.


Le Tout-Sfax est encore sous le choc depuis l’éclatement, il y a quelques jours, d’un nouveau drame qui a vu un «instituteur» se débarrasser de son habit d’éducateur pour abuser sexuellement de ses écolières. Fait rarissime? Acte isolé? Ni l’un ni l’autre, puisqu’on peut parler, sans risque d’exagérer, de phénomène en bonne et due forme. Et c’est vrai, rien qu’en se référant à la dure réalité du terrain qui fait état, depuis la révolution, d’une montée en puissance d’actes pareils, avec, au compteur, une moyenne de trois drames par an!

C’est, en tout cas, ce que soutient le professeur psychanalyste Naamène Arfaoui qui s’indigne contre «les penchants de plus en plus sadiques de certains cadres du corps de l’enseignement», imputant cela à plusieurs raisons dont «la naïveté de la victime et les problèmes psychiques dont souffrent les bourreaux qui sont généralement frustrés et “en manque sur le plan sexuel”». Et notre interlocuteur d’ajouter : «Il n’est plus rare de voir un éducateur tomber sous le charme de son élève en pleine adolescence».

Impardonnable
Continuant de décortiquer la question, M. Arfaoui tient à préciser: «Je ne défends ni ce camp ni l’autre, parce que je suis persuadé que, quelles que soient les circonstances et les motivations, l’acte est condamnable et impardonnable. En effet, l’accusé est responsable de son comportement. Majeur et vacciné, il doit s’assumer, et à plus forte raison lorsqu’il s’agit d’un éducateur investi d’une noble mission. Donc, pour ce dernier, il va falloir se maîtriser, tempérer ses ardeurs, oublier son chagrin d’amour et vaincre son obsession sexuelle, l’espace d’un cours de classe. Il peut toujours aller ensuite se défouler ailleurs».

Si l’on prend maintenant le côté juridique de la question, on constate une certaine clémence de la loi. Certes, personne n’est pour la répression et la violation des droits de l’Homme. Mais, qu’on inflige à un éducateur une petite peine de trois mois de prison pour harcèlement sexuel, voilà ce qu’on peut appeler «l’incitation à la récidive». En Occident, un crime pareil équivaut à plus de deux ans de geôle, outre le licenciement professionnel de son auteur. Tout cela pour dire qu’il faudrait opter, dans nos murs, pour un durcissement de la loi en la matière. Prévention (dissuasion?) est mère de sûreté, dit-on. La balle est donc dans le camp de nos juristes.

Mohsen ZRIBI

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