L’entreprise autrement : A la construction durable du pays!(III)

La gabegie dans laquelle nous vivons aujourd’hui doit prendre définitivement fin, et le plus rapidement possible. Il y va de l’avenir de plusieurs générations. Il est, en effet, devenu plus qu’urgent, pour nous tous, de mettre de l’ordre dans la vie de tout un peuple qui regarde impuissant son pays aller à la dérive.
Cette gabegie, qui prend racine dans une profonde crise morale, laquelle a ébranlé notre société et s’exprimant entre autres par un déficit flagrant et quasi-généralisé du sentiment patriotique ainsi que par l’exacerbation de la haine et de l’exclusion d’autrui, doit prendre immédiatement fin.

Un état qui s’exprime dans la réalité quotidienne par un déficit flagrant de discipline dû, entre autres, au laxisme de toutes les autorités confondues, en premier celle d’ordre parental et à une montée sans précédent du je-m’en-foutisme.
Crise morale certes, mais aussi crise d’ordre intellectuel s’exprimant par une quasi-absence de la faculté de réfléchir, donc de bien agir. Notre société vit, en effet, et depuis de longues années sous l’emprise de l’ignorance, des rumeurs et des fake news, nouveau fléau, le dernier en date et qui correspond à un déficit moral et intellectuel, à la fois.
Etant déprimé, le peuple a ainsi perdu confiance en lui-même, est devenu encore plus sensible aux fléaux sanitaires et sociaux et plonge dans le pessimisme et l’impuissance. Il y a comme des forces qui se sont mobilisées pour le détruire et le punir pour avoir un jour osé dire «Non !».

En provoquant, en 2011, la chute du régime grâce à la pression exercée par plusieurs franges de la population, le peuple avait, pourtant, repris confiance en lui-même après un demi-siècle d’autoritarisme violent et parfois sanguinaire, et les revendications populaires étaient claires : travail, liberté et dignité nationale.
Neuf années après, aucun de ces trois grands objectifs n’a été hélas atteint, sachant qu’au lieu d’une vraie liberté, nous baignons aujourd’hui dans une quasi-anarchie et la réalité est là plus que flagrante pour nous assurer que les deux autres objectifs n’ont aucune chance d’être réalisés, du moins à court terme.
Pire, nous entamons un hiver qui s’annonce très chaud. En effet, à quoi pourrait-on s’attendre lorsque les pouvoirs publics n’arrivent pas à convaincre, ni à agir convenablement, ni à travailler en harmonie et font preuve d’un amateurisme inquiétant ?

Il faudrait s’attendre, bien sûr, à plein de problèmes aussi épineux les uns que les autres. Problèmes de tous genres, dont une pléthore de mouvements sociaux, paralysants ou violents car, et cela est grave, la crise sociale et économique est en train de devenir encore plus aiguë.
Nous assistons, en effet, à une densification accélérée du brouillard politique, lequel va impacter négativement l’économie du pays dans le sens où il va participer à freiner l’investissement ainsi que la productivité, déjà au plus bas, surtout après plusieurs mois de surplace et de flottement.
Cela fait des mois que les pouvoirs publics sont dans le flou et le provisoire. Une situation qui n’augure rien de bon surtout au regard d’un Parlement en sables mouvants, composé de partis dont une bonne partie ont un lourd contentieux avec le peuple tunisien.

Siège du pouvoir législatif et double référence pour l’exécutif, le Parlement a déjà très mal fait son entrée sur la scène nationale laissant présager plein de blocages et de crises. Idem pour le processus de constitution du gouvernement, considéré par certains partis comme un pestiféré qu’il faut placer en quarantaine.
Semblant patauger, le chef du gouvernement désigné semble dépassé par les événements car, pour certains, il est incompétent aussi bien en tant que technicien que futur dirigeant du pays. A cela il faudra ajouter la haine vouée au parti Ennahdha et nous voilà prêts pour le cauchemardesque scénario de 2012-2013.

De plus, l’essentiel du dispositif financier du pays pour l’année qui débarque (budget de l’Etat, budget économique et loi de finances) a été bâclé lors de toutes les phases de sa préparation et ne pourrait jamais représenter, selon les experts, le socle d’une relance économique tant espérée.
Rien ne semble donc arranger les choses, sauf si les représentants de la société civile se réunissent le plus tôt possible autour d’une table et arrivent à s’entendre pour agir au plus vite, là où il le faut, pour colmater les brèches et surtout insister auprès des pouvoirs publics afin qu’ils sonnent la mobilisation générale pour le sauvetage du pays.

Par Foued ALLANI

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