La réunion du Compsud organisée au Parlement marocain était une occasion pour les parlementaires et autres partenaires, y compris les fonctionnaires de haut niveau et les experts provenant des organisations et organismes régionaux et internationaux actifs dans la région méditerranéenne, de discuter des politiques et des sujets d’actualité comme les changements climatiques, la pollution plastique en mer, l’utilisation des ressources en eau non conventionnelles et l’utilisation du compost.


La région méditerranéenne est confrontée aujourd’hui à une crise écologique majeure. Les scientifiques prévoient que le bassin méditerranéen sera particulièrement menacé par les chocs climatiques, puisque le réchauffement se produit à un rythme plus rapide que le reste du monde 20%. D’ici 2040, les températures moyennes autour de la Méditerranée sont projetées à une élévation de 2,2°C.
Les zones humides côtières, un écosystème d’importance critique constituent des solutions basées sur la nature les plus efficaces pour lutter contre les effets du changement climatique. Cependant, depuis 1990, les activités humaines et le changement climatique ont détruit la moitié des zones humides côtières de la Méditerranée. Les activités agricoles, la pollution industrielle et les établissements humains empiètent sur ces écosystèmes ou rompent leur fragile équilibre.

La mauvaise  gestion des zones humides peut même renverser leur rôle comme puits de carbone pour devenir des sources de carbone et aggraver le réchauffement global.
Dans ce contexte, la conservation et la restauration des zones humides vulnérables sont reconnues comme une nécessité absolue pour lutter contre les plus graves effets du changement climatique à l’échelle mondiale et les actions visant à protéger et restaurer les zones humides ont augmenté.

La 14ème réunion du réseau des parlementaires et des parties prenantes méditerranéens (Compsud 2019), organisée à Rabat au Maroc à un moment où l’environnement et le développement durable connaissent  plusieurs difficultés et défis à travers le monde en général et au niveau du bassin méditerranéen en particulier, a été focalisée sur la mise en œuvre d’une nouvelle vision inspirante pour aborder et relever ces défis de la nouvelle décennie à l’horizon 2030 et pour la réalisation des objectifs de développement durable dans la région. La paix, la prospérité, le bien-être dans un environnement propre sont menacés.

Dans la région méditerranéenne, qui est une interface Nord-Sud active et où se rencontrent de nombreuses «géométries» politiques, socioéconomiques et culturelles, «le rôle des parlementaires de l’ensemble du spectre politique, en tant que régulateurs et «contrôleurs», est extrêmement important. Une condition préalable au bon fonctionnement des parlementaires au sein de leur Parlement est l’obtention, en temps opportun, d’informations exactes, objectives et scientifiques fondées, ainsi que la bonne compréhension de questions souvent complexes et controversées».

La réunion du Compsud organisée au Parlement marocain était une occasion pour les parlementaires et autres partenaires, y compris les fonctionnaires de haut niveau et les experts provenant des organisations et organismes régionaux et internationaux actifs dans la région méditerranéenne, de discuter les politiques, bonnes pratiques  et les sujets d’actualité comme les changements climatiques, la pollution marine en plastique, l’utilisation des ressources en eau non conventionnelle et l’utilisation du compost …

Les trois sessions de la réunion ont porté sur des questions nouvelles et émergentes, que les parlementaires pourront soulever et aborder dans leurs  parlements nationaux et sur le changement climatique et ses impacts sur les zones humides côtières et les outils pertinents pour faire face à ces impacts tels que l’approche Nexus Eau-énergie-alimentation- écosystème (Eeae), les cartes de sécheresse, etc.

50% des zones humides perdues
La mer Méditerranée a un littoral de 46.000 km, ce qui en fait la plus grande mer fermée au monde, et comprend un grand nombre de zones humides côtières qui servent comme sites de biodiversité dans la région. En effet, les zones humides comptent parmi les environnements les plus productifs du monde. Au croisement de secteurs économiques clés, les zones humides sont des sources de diversité biologique et fournissent des ressources naturelles vitales ainsi que des services précieux à l’humanité, ce qui représente une opportunité importante pour des solutions basées sur la nature.

Pourtant, la région méditerranéenne a déjà perdu plus de 50% de ses zones humides depuis 1900. Outre la vulnérabilité  connue des écosystèmes méditerranéens, la croissance constante de la population côtière et la multitude d’activités économiques menacent les habitats côtiers, en particulier les zones humides.
Le développement non durable est étroitement lié à l’urbanisation, au tourisme, aux projets industriels et au développement d’infrastructures fixes mal étudiés et insuffisamment réglementés.

Perspective Nexus
Dans ce contexte, le changement climatique représente une menace sérieuse pour les habitats naturels et le développement humain, ce qui rend la gestion efficace des zones côtières, y compris les zones humides , encore plus urgente pour atténuer ses impacts. L’adoption de la perspective Nexus Eeae permet de mieux comprendre les interdépendances entre les zones humides soumises aux changements climatiques et les secteurs de l’eau, de l’énergie et de l’alimentation. «Elle montre que ces secteurs sont inextricablement liés et que les actions menées dans un secteur ont également des impacts sur l’un ou les deux autres, ainsi que sur les écosystèmes».

L’approche Nexus aide à dépasser les mentalités «en silo» et aborde explicitement les compromis résultant de choix particuliers de voies de développement et d’investissements. Elle cherche des solutions interdisciplinaires augmentant les possibilités de réponses et de synergies mutuellement bénéfiques entre les secteurs et, à terme, l’efficacité des ressources, dans un monde où la pression sur les ressources précieuses et les écosystèmes, y compris les zones humides, augmente régulièrement.

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