Un minimum d’intégrité s’impose

SI l’on revient sur le processus des consultations menées par Habib Jemli pour la formation du gouvernement, l’on se rend compte qu’au vu des différents rebondissements, il ne fallait pas s’attendre à des résultats tangibles. Les négociations sont devenues interminables et fragmentaires, avec des renversements de situation où l’on s’interrompt avec autant de facilité, sans se soucier de savoir où tout cela pourrait mener !

Ne dit-on pas que les négociations les plus courtes sont les meilleures. Pour s’en convaincre, il suffit de remonter le fil des consultations et déduire que le dénouement était devenu secondaire. Des consultations avec un début, une fin qui sonnait plutôt la fin des échanges, ou encore le blocage qui est devenu un outil puissant de la communication.    

L’intermédiaire dans le processus de formation du gouvernement, Jaouhar Ben Mbarek, révèle qu’il y a « une machine cachée qui crée les politiques en Tunisie », alors que le secrétaire général du mouvement Echâb, Zouhair Maghzaoui, affirme que « la proposition faite par Habib Jemli ne répond pas au minimum requis », allant jusqu’à considérer que la composition d’un gouvernement d’indépendants n’est autre « qu’une manœuvre visant à dissimuler les considérations partisanes ».

Dans un post Facebook, Noureddine Bhiri n’a pas manqué de fustiger Attayar et le mouvement Echaâb « qui n’ont pas honoré leurs engagements, encore moins la confiance d’Ennahdha »

Entre accusations et justifications, le chef du gouvernement désigné garde lui toutes les options ouvertes et poursuivra sa stratégie, avec différents scénarios jusqu’à ce qu’il y ait de la clarté, assurant que « la Tunisie aura un nouveau gouvernement au cours de cette semaine ». Il va falloir digérer, mais ce sera dur ! Il est clair que le retard enregistré dans la formation du gouvernement se transforme de plus en plus en une crise politique. Les rebondissements successifs ont quelque chose de vertigineux. Les consultations pour la formation du gouvernement se retrouvent encore une fois dans un nouveau tournant. Les efforts pour la  formation du gouvernement restent sous la menace de la crise de confiance qui marque tout le paysage politique. L’image peu reluisante que les différentes parties présentent est imputable à ceux qui se voient plus grands que ce qu’ils ne sont vraiment. Il est devenu ainsi facile de spéculer sur les valeurs et l’exemplarité de ce paysage et de ses acteurs. C’est tout le processus démocratique qui est aujourd’hui en danger. Cela provient tout particulièrement des parties qui gravitent tout autour. Il est à présent intégré dans la sphère des conflits, des affrontements et des excès. Tous les aléas et dépassements qui en découlent nous amènent à nous interroger sur les chances d’aboutir à un compromis. Il serait difficile de boucler les concertations pour la formation du gouvernement sans dégâts. L’équation inverse est presque impossible à tenir ! Un minimum d’intégrité est nécessaire pour pouvoir crédibiliser tout le paysage.

Un commentaire

  1. karabaka youssef

    25/12/2019 à 09:48

    C’est un exemple typique d’une « chakchouka Tunisienne » a préparé dans une marmite tunisienne.
    C’est naturel, puisqu’on n’a pas résolut encore l’équation éternelle : l’œuf avant ou la poule avant ?
    Chacun prétend qu’il est « right » et défend comme un lion sa position. Ns entendons la thèse de celui-ci, ns disons que c’est logique. Ns entendons les arguments de celui là ns disons qu’il détient le bâton magique.

    Ns avons une capacité unique de convaincre, au même temps, de la thèse et de l’ antithèse. Qu’elle exploit ? D’ailleurs l’humanité entière doit profiter de nos compétences exceptionnelles et uniques.

    Dans tous cela des questions s’imposent, où est la réalité ??? Ne vont –ils pas cessez ? N’y a-t-il pas des gens sages dans ses parties ou biens tous ils sont sourdes devant l’intérêt du pays ??? Quand nos politiciens deviennent majeurs ?

    Il me semble qu’il Ya une « bonne » nouvelle, au moins pour moi : tout cela finira, juste après que nos héros trouve la solution pour la dite équation : l’œuf avant ou la poule avant ?

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