Rien ne semble arranger les choses pour que la gabegie dans laquelle nous vivons aujourd’hui prenne définitivement fin, et le plus rapidement possible. Il est en effet devenu plus qu’urgent, pour nous tous, de mettre de l’ordre dans la vie de notre peuple qui regarde, impuissant, comment notre pays est parti à la dérive.
Cette gabegie prend racine, comme nous l’avons écrit la semaine dernière, dans une profonde crise à la fois morale, intellectuelle et comportementale. Une terrible crise qui a ébranlé notre société et qui s’exprime, entre autres, par un déficit flagrant et quasi-généralisé du sentiment patriotique et de la citoyenneté. Elle s’exprime aussi par la généralisation de la corruption, de l’opportunisme, de l’individualisme et du laxisme, par l’incapacité qu’ont les gens de réfléchir, par la régression inquiétante de la compétence à tous les niveaux, ainsi que par l’exacerbation du gaspillage, des rumeurs, de la haine, de la violence, ainsi que de toutes les activités hors la loi et de l’exclusion d’autrui.
Un état malsain et destructeur qui doit prendre immédiatement fin et qui a la triste réputation de compromettre toute tentative de réorganisation et de construction du pays sur des bases solides, car il s’est érigé en un gigantesque frein à la productivité, à la créativité et à la continuité des institutions et du système de production des richesses.
Le problème est qu’il n’y a aujourd’hui aucun leadership capable de réaliser cette prouesse, ou du moins la favoriser dans la réalité, la classe politique étant traversée par les conflits et les tiraillements et elle a démontré son incompétence à s’unir autour d’un programme d’action pouvant mettre fin à cette descente aux enfers.
Est-ce une raison pour baisser les bras ? Non !… Car nous n’avons plus le choix, les pouvoirs publics et à leur tête le chef de l’Etat devront décréter la mobilisation générale de la population pour le sauvetage du pays. Sauf bien sûr les catégories vulnérables, nous devons tous nous y engager.
Sur le plan concret, deux composantes apolitiques de la société seront appelées à aider les populations à se prendre en charge, l’Armée nationale et la société civile. La première devant rester obligatoirement en dehors de la chose politique et se limiter à sa mission protectrice et de développement et s’appuyer sur la seconde pour arrêter tout processus négatif et favoriser l’action positive. Dominée par le corporatisme et les idéologies, notre société civile reste cependant fragile et manque de maturité. Elle ne pourrait être, hélas, actuellement d’un grand secours pour pallier cette gabegie, et prendre en main la réalisation de grands projets capables de transformer positivement notre pays, que si elle bénéficie, comme déjà dit, de l’encadrement de l’Armée. D’abord, parce qu’elle manque de moyens aussi bien humains que financiers, ensuite et surtout, parce qu’elle continue de fonctionner encore comme une force de revendication et comme le feraient les groupes de pression, non comme force d’action, d’où l’intérêt de la mobilisation des ressources humaines, grâce au savoir-faire de l’Armée.
Les représentants de la société civile devraient donc se réunir le plus tôt possible autour d’une table, à cette fin, et doivent tout faire pour s’entendre et coordonner leurs efforts pour agir au plus vite là où il le faut pour colmater les brèches et surtout insister sur les urgences. Une instance fédérale pourrait voir le jour dans ce sens.
Etant, pour la plupart d’entre nous, ce que nous avons appelé des «anti-citoyens», il est donc difficile pour nous de nous organiser massivement dans des structures de la société civile et de s’auto-prendre en charge, d’où comme déjà dit l’importance de l’implication de l’Armée.
Nous serons tous appelés, ainsi, à intégrer ou réintégrer l’Armée pendant un laps de temps selon des catégories à déterminer, afin d’apprendre (oui apprendre) à devenir de bons citoyens et acquérir ainsi le savoir, le savoir-être et le savoir-faire nécessaire à l’accession à ce statut (Voir à ce propos, par exemple, notre chronique du 13-02-2019 : «La discipline avant tout».
Fort de cette mobilisation massive et bien organisée, le peuple pourrait donc se prendre en charge pour lutter contre tous les fléaux qui sont en train de ronger notre société, mettre fin à la gabegie qui sévit actuellement et favoriser le cercle vertueux du développement et du progrès.
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