Secteur immobilier | INS – Prix : une envolée de 8,3%


Malgré la forte baisse des volumes de transactions, les prix de l’immobilier ont poursuivi leur progression au terme du troisième trimestre de l’année en cours.


Pendant ces dernières années, les prix de l’immobilier en Tunisie sont orientés à la hausse, dans une période où le pouvoir d’achat a dégringolé, où les banques ont durci les conditions d’octroi de crédits logements, en plus de l’inflation élevée dans le pays.

Une hausse vertigineuse
Dans son bulletin sur l’indice des prix de l’immobilier au troisième trimestre 2019, l’Institut national de la statistique (INS) a annoncé que les prix de l’immobilier ont encore augmenté cette année. Par rapport à la même période en 2018, l’Indice des prix de l’immobilier (Ipim, année de base 2015) a augmenté de 8,3%, au cours du troisième trimestre 2019, contre une hausse de 10% au cours du deuxième trimestre 2019 et de 10,4% pendant les trois premiers mois de cette année.
L’INS a, également, fait état d’une augmentation de 18,2% des prix des appartements au cours du troisième trimestre de 2019, par rapport à la même période de l’année précédente. Notons que durant le dernier quinquennat (2014-2018), les prix des appartements ont augmenté, en moyenne, de 9%.

Pour les prix des villas, ils ont enregistré une hausse de 17,9% au cours du troisième trimestre de 2019 par rapport à la même période de 2018, soit une hausse moyenne de 8,6% au cours de la période 2014-2018. La tendance haussière a, également, touché les prix des terrains, lesquels ont connu une augmentation de 1,8% au cours du troisième trimestre de 2019 par rapport à 2018 (soit une évolution des prix de 7,3% durant les cinq dernières années).
Le volume des transactions immobilières a poursuivi sa chute au troisième trimestre de 2019, affichant un repli de 8,4%, par rapport à la même période de 2018. En effet, le volume des transactions des appartements a chuté de 17,7% au terme du troisième trimestre de 2019 par rapport au même trimestre un an plus tôt. De même, les volumes de transactions des terrains à usage d’habitation et des villas ont respectivement reculé de 9% et 1,8%.
Alors que les prix de l’immobilier en Tunisie ne cessent d’augmenter ces dernières années, le pouvoir d’achat de la classe moyenne, de son côté, se dégrade de jour en jour. Si celle-ci constituait autrefois les principaux clients des promoteurs immobiliers, aujourd’hui elle peine à trouver un logement adapté à ses revenus.

La situation actuelle du secteur se caractérise, donc, par deux phénomènes essentiels, à savoir un excès de l’ofre de plus de 600.000 unités en comparaison de l’effectif des ménages tunisiens et une insuffisance d’offre accessible en logements et terrains en milieu urbain surtout dans les grandes villes, pour les classes moyennes et à faible revenu. Les raisons en sont multiples. En effet, le coût des projets d’habitat devient de plus en plus élevé, compte tenu de la hausse des prix des terrains, des matériaux de construction et de la main-d’œuvre. Ce qui a impacté considérablement les prix des logements sociaux et économiques qui ne sont plus adaptés au pouvoir d’achat des citoyens des classes moyennes et à faibles revenus. Ainsi, comme dans de nombreux pays où l’inflation est élevée, ce sont les problèmes financiers qui empêchent les Tunisiens aux revenus modestes de réaliser leur rêve d’acquérir leur propre logement.

Un commentaire

  1. aziz aziz

    26/12/2019 à 09:07

    Mme M. Khdimallah, J’ais exploré tous le dossier (3 articles) que vous avez consacré à la  »crise de l’immobilier » et je n’est vu qu’un seul point de vue qui se base sur le diagnostic présenté par les promoteurs eux-mêmes. Ces derniers cherchent à faire assumer les conséquences de la situation à l’Etat, aux acquéreurs potentiels, aux banques…bref tout le monde doit se solidariser avec eux pour qu’ils maintiennent leurs marges aux mêmes niveaux alors que la première responsabilité leur incombe à eux et elle se résume en deux mots : « manque d’anticipation ».
    Par exemple, la ruée vers le haut-standing s’est faite sans aucune vision des perspectives de marché et pourtant il n’y avait pas besoin de beaucoup d’études pour s’apercevoir qu’avec la maturation de la dynamique migratoire, les premières générations d’immigrés aux pouvoir d’achat en devise, voulant encore être propriétaires dans leurs pays d’origine, et qui ont jadis soutenus ce type de marché se sont belle et bien épuisés et depuis belles lurettes.

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