Vente de viande blanche: Des conditions d’hygiène déplorables


Le secteur avicole doit répondre aux exigences qualitatives et quantitatives des consommateurs en barrant la route devant les vendeurs anarchiques qui ne disposent pas de patente leur permettant d’exercer ce métier.


Il y a des années que les pouvoirs publics ont interdit l’abattage des poulets dans les locaux de vente.

Pourtant, l’on constate encore que des vendeurs clandestins sur les bords des routes de l’intérieur du pays continuent à abattre les poulets dans des conditions vraiment précaires, faisant fi de l’hygiène et de la propreté.

Le local n’est qu’un atelier non badigeonné depuis belle lurette. Dans une cage, une dizaine de poules bien engraissées. Le vendeur attend avec impatience l’arrivée du client pour lui proposer sa marchandise. C’est au client, en effet, de choisir la poule que le vendeur s’empresse d’égorger et plumer.

Ce travail routinier est effectué chaque jour. D’après un vendeur, le client préfère acheter un poulet fraîchement abattu pour qu’il puisse déguster une viande succulente et de qualité. En fait, plusieurs clients souhaitent que la poule soit égorgée sous leurs yeux même si cette pratique est interdite.

L’abattage doit se faire, selon la réglementation en vigueur, dans des espaces aménagés à cet effet. Le vendeur doit se limiter à exposer les poulets dans une vitrine réfrigérée et c’est au client de choisir le produit qui lui convient.

La contrebande de la partie

Des quantités de poulets sont exportées d’une façon illégale vers les pays voisins et particulièrement la Libye où la situation sécuritaire est perturbée.

Plusieurs contrebandiers transportent des quantités de viandes blanches de Tunisie pour les faire entrer dans ce pays sans se soucier du fait que ce produit doit profiter en premier lieu aux Tunisiens.

Cependant, les producteurs peuvent exporter ce produit dans n’importe quel pays à condition de respecter la réglementation en vigueur.

Les producteurs se sont plaints, récemment, de la chute vertigineuse des prix des viandes blanches et particulièrement les poulets, ce qui ne permet pas de couvrir les frais de production.

Le marché n’est plus régulé dans la mesure où la production est abondante. C’est pour cela que les prix tombent.

Plusieurs sociétés privées se sont mises à produire, ce qui a créé une rude concurrence. Il y a même des familles qui ont choisi ce créneau pour satisfaire leurs besoins mais aussi pour vendre à des connaissances et des amis à prix préférentiel.

Aucun contrôle n’est effectué pour rappeler à l’ordre ces vendeurs illicites et qui ne disposent d’aucune patente ou autorisation d’exercer ce métier.

Les matières premières utilisées par les éleveurs sont essentiellement le maïs destiné à l’alimentation. Or, ce produit connaît une évolution régulière sur le marché international.

L’importation des poules pondeuses n’a fait qu’envenimer davantage la situation car les quantités déjà disponibles sont en mesure de satisfaire la demande du marché local.

C’est dire que le secteur avicole a besoin d’une meilleure organisation avec l’implication de la profession pour arrêter un plan de travail clair qui doit être respecté par tous les intervenants.

La production doit se faire selon les besoins réels de la consommation en préservant aussi bien les intérêts des consommateurs que ceux des producteurs. La régulation du marché profitera, en effet,  à tout le monde et permettra à cette filière de poursuivre son activité et de se développer.

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