Enseignement primaire et secondaire en Tunisie: La réforme pour en finir avec un système défaillant


Aujourd’hui, dans les programmes scolaires, il y a un vrai bourrage de matières que ce soit dans les établissements privés ou étatiques, qui fait que l’enfant n’a plus le temps pour assimiler toutes les informations qu’il reçoit. Une réforme de tout le programme scolaire s’avère nécessaire pour aider l’enfant à bien grandir…


Plus d’une dizaine de matières à étudier dès que l’on intègre l’école à l’âge de six ans, l’histoire-géographie, les langues arabe, française, anglaise en passant par toutes les matières scientifiques… l’enfant aujourd’hui est censé tout apprendre…
Ce système éducatif aurait certainement des effets néfastes sur la santé psychologique de l’enfant et sur son apprentissage académique. Notre pédopsychiatre Wahid Koubaâ nous éclaire davantage sur cette problématique et les différentes solutions à trouver afin de réformer tout un système défaillant. «La première mesure primordiale, et afin de corriger les lacunes de l’enseignement de manière générale, serait de changer les méthodes d’enseignement depuis la maternelle, c.a.d. l’âge de quatre ans.

Il n’est pas nécessaire de commencer à apprendre aux enfants les lettres, car un enfant de quatre ans devrait jouer, pratiquer des activités de bricolage, des activités sportives et ne pas apprendre à lire et à écrire à cet âge», nous apprend le spécialiste. Et de renchérir, «L’apprentissage des lettres devrait se faire à l’école, un peu plus tard quand l’enfant aurait 6 ou 7 ans. Le problème commence donc dès que l’enfant est intégré dans un jardin d’enfants, et les parents y sont quelque part responsables, car eux aussi exigent ces méthodes d’enseignement et veulent à tout prix que leurs enfants apprennent tout à un bas âge, alors que l’enfant n’a même pas accédé au sens de la scolarité à cet âge».

L’Etat devrait absolument exiger une autre manière d’enseignement aux maternelles et aux jardins d’enfants, interdire la pratique de ce genre d’apprentissage et de se focaliser plutôt sur quelques activités qui permettent de développer les capacités de motricité chez l’enfant. L’idéal d’ailleurs serait d’intégrer l’élève à l’école à l’âge de 7 ans et de faire un parcours de 5 ans au lieu de 6, car l’enfant n’est pas encore prêt, sur le plan psychologique, à apprendre comment écrire. Le spécialiste en psychiatrie précise également que le deuxième problème majeur qui touche la scolarité de l’enfant est dû à l’impact négatif des nouvelles technologies de communication qui ont envahi le monde, notamment avec la télévision, et le manque de conscience chez les parents en premier lieu qui encouragent leurs enfants à se familiariser avec les écrans, téléphones, tablettes, télé… ce qui fait apparaître plusieurs problématiques qui touchent la vie et la psychologie de l’enfant, notamment son sommeil, sa concentration…

«Il faut évoquer également un autre problème, celui de la lecture, une habitude qui a disparu et qui a été remplacée par les tablettes et les appareils tactiles. Certes on n’est pas contre le modernisme mais quand l’usage excessif des nouvelles technologies de communication augmente le taux de cortisone et encourage le laisser-aller des parents cela devient un vrai problème auquel il faut remédier», précise encore Koubaâ.

Le psychiatre précise que dans les années 62/63 d’ailleurs, le système éducatif en Tunisie était bien différent, et depuis plus d’une vingtaine d’années, et sous la pression des parents, on commence à enseigner les lettres chez les enfants âgés de quatre ans.
On ne peut pas ignorer aujourd’hui qu’il y a un bourrage de matières que ce soit dans les établissements privés ou étatiques qui fait que l’enfant n’a plus le temps pour assimiler toutes les informations qu’il reçoit.

«Pour remédier à tout cela, il est essentiel d’alléger les programmes, valoriser la lecture, par exemple n’enseigner «l’histoire-géographie» qu’à l’âge de 13 ou 14 ans, et s’inspirer des autres expériences mondiales dans le domaine de l’enseignement et les adapter à notre culture afin de réformer le domaine l’enseignement en Tunisie.
Pour ce faire, il faut aussi impliquer des sociologues, des pédopsychiatres pour mettre en place un programme scolaire adapté à notre culture», insiste encore Wahid Koubaâ, psychiatre et pédopsychiatre, en guise de conclusion pour mettre fin à tout un système défaillant.

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