Demain sera-t-il meilleur ?


Lors d’un grand rassemblement à la place Mohamed-Ali à Tunis, le secrétaire général de l’Ugtt, Noureddine Taboubi, a insisté, devant les adhérents et sympathisants, sur la souveraineté du pays et l’intégrité de son territoire. «Notre souveraineté nationale est une ligne rouge», souligne-t-il. Dans un discours festif, le numéro un de la centrale syndicale a révélé que le droit au travail, à la liberté et à la dignité, trois mots-clés de la révolution, font encore partie des plus importantes revendications du peuple tunisien. Soit toutes les promesses non tenues des gouvernements successifs


En ce 14 janvier, neuf ans après la révolution, on continue à ressasser les mêmes mots et les mêmes slogans d’hier, sans changer de débat. On n’est pas sorti de l’état léthargique. A moins qu’on se réveille, en ces temps pareils, pour se recueillir et rendre hommage à nos valeureux martyrs. L’on se montre fidèle au rituel de la commémoration, afin de mettre la pression pour une éventuelle prise de décision et pousser nos politiques à l’action. Devoir de mémoire oblige !

Dans la foulée, les régions du pays vibrent, depuis hier, au rythme des festivités largement célébrées au goût d’inachevé. A Tataouine, les choses n’ont presque pas changé, puisque le sit-in d’El Kamour se poursuit, occupant les locaux du gouvernorat. Et les manifestants persistent et signent, demandant à ce que l’accord de juin 2017, conclu à l’arraché avec la médiation de l’Ugtt, soit concrétisé.

De même, toutes les clauses liées à l’emploi et au développement de la région doivent être reconnues comme droits inaliénables. A Gabès, à Kasserine ou à Sidi Bouzid, les familles des blessés et martyrs de la révolution n’ont pas cessé de réclamer les droits légitimes de leurs enfants dont la liste définitive n’est pas encore publiée. Qu’attend-on pour répondre présent ? Du côté du gouvernement, c’est silence radio !

«La souveraineté, une ligne rouge !»
Hier, l’avenue Bourguiba, l’artère emblématique de la capitale, s’est vue ainsi fermée à la circulation. Elle est devenue le théâtre d’une mouvance protestataire pacifique. Citoyens et citoyennes ont rejoint la foule des manifestants, sur fond de l’hymne national et de chants patriotiques. Ce jour-là, personne n’est resté indifférent. «J’aimerais bien savoir si on avait vraiment fait une révolution !», se demande un jeune diplômé sans emploi. Pourtant, cela fait plus de cinq ans qu’il figure sur la liste d’attente. Le jeune homme étant un enseignant qui n’a jamais exercé une telle profession. Ses camarades sont aussi dans la même situation. «Faute de mieux, on regrette l’époque de Ben Ali», martèle un quadragénaire. Son moral est au plus bas.

Il se plaint de la cherté de la vie et d’un pouvoir d’achat toujours en baisse. «Mais que faire pour rétablir la situation ?», bonne question posée par Ahlem, une jeune avocate. Aujourd’hui, on est en droit de se poser mille et une questions. Sauf que les réponses évoluent au gré des jours qui passent. Qu’il s’agisse de l’économie, des revendications sociales, de la classe politique, de la justice, de la transition démocratique, etc, le pays s’enlise dans la crise.

Lors d’un grand rassemblement à la place Mohamed-Ali à Tunis, le secrétaire général de l’Ugtt, Noureddine Taboubi, a insisté, devant les adhérents et sympathisants, sur la souveraineté du pays et l’intégrité de son territoire. «Notre souveraineté nationale est une ligne rouge», souligne-t-il. Dans un discours festif, le numéro un de la centrale syndicale a révélé que le droit au travail, à la liberté et à la dignité, trois mots-clés de la révolution, font encore partie des plus importantes revendications du peuple tunisien. Soit toutes les promesses non tenues des gouvernements successifs. Cela dit, on fait encore du surplace. Comme si de rien n’était. En revanche, on ne doit surtout pas faire marche arrière. Avec l’espoir que demain sera certainement meilleur.

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