Suspension des hostilités entre les USA et la Chine
Les deux premières puissances économiques mondiales ont signé, mercredi 15 janvier, leur premier accord commercial dans le cadre des négociations de la guerre commerciale entre les deux pays. Qualifié par le président américain Donald Trump «d’historique», cet accord de phase 1 engage Pékin dans l’achat de produits américains supplémentaires avec une somme de 200 milliards de dinars durant les deux prochaines années. L’objectif étant de réduire le déficit commercial américain. Le texte de l’accord détaille également les conditions de transfert de technologies, ainsi que les dispositions relatives à la protection de la propriété intellectuelle. Etant limité à la première phase (phase 1), l’accord actuel ne permet pas, cependant, la levée des droits de douane punitifs qui touchent plus de 370 milliards de dollars de produits chinois. «Nous gardons les tarifs douaniers, mais j’accepterais de les supprimer si nous arrivons à conclure la phase 2», a déclaré le président américain tout en expliquant que la sauvegarde de ces droits punitifs lui permet de disposer d’une marge de négociation avec les Chinois.
Il est à rappeler que l’escalade commerciale entre l’Empire du Milieu et l’Oncle Sam a été déclenchée par le président républicain, il y a presque 2 ans. Il considérait alors que la Chine exerce une concurrence déloyale menaçant de facto l’économie américaine. Les deux puissances ne cessent d’imposer mutuellement, et par à-coups, des droits de douane punitifs. Atteignant son apogée vers la fin de l’année précédente, cette guerre a essoufflé l’économie mondiale.

La chine enregistrela croissance la plus faible depuis 30 ans
Le PIB chinois a accusé une croissance de 6,1% en 2019 en glissement annuel, soit 0,5% de moins par rapport à la croissance observée en 2018. Ce taux représente désormais une baisse record depuis 30 ans. Cette deuxième baisse successive est inhérente aux retombées de la guerre commerciale contre les Etats-Unis, déclenchée il y a deux ans. Selon les prévisions de la Banque mondiale pour l’année 2020, la création des richesses en Chine devrait encore chuter pour atteindre 5,9%. Les autorités chinoises ne se sont pas toujours prononcées officiellement sur les objectifs de 2020. Cependant, certains indicateurs dénotent d’une performance économique qui s’annonce sous de bons auspices pour l’année 2020. A ce titre, les observateurs citent en premier lieu la production industrielle qui est repartie à la hausse au mois de décembre 2019 pour se fixer à 6,9% en glissement annuel contre 6,2% observé au mois de novembre de la même année. Les ventes de détail ont stagné, en fin d’année aux alentours de 8%.
Pékin est toujours optimiste. Chiffres réalisés depuis le début de 2020 à l’appui, les autorités chinoises affirment que le mois de janvier annonce «des perspectives économiques meilleures que prévu». Néanmoins, certains indicateurs demeurent préoccupants, en l’occurrence la baisse enregistrée dans les ventes des logements, outre le fléchissement de l’investissement dans l’immobilier qui a chuté de 7,4% par rapport à 2018.

Perspectives pour la région Mena : une croissance en berne
Les perspectives de la croissance économique pour la région Mena en 2020 sont plutôt «en berne avec escalade de tensions», mentionne le rapport de la Banque mondiale sur les perspectives économiques mondiales pour 2020. La croissance régionale devrait progresser à 3,2 % en 2020, tirée essentiellement par le retour de la croissance dans les pays exportateurs de pétrole. Pour une grande partie des pays non pétroliers de la région, la croissance observerait une stagnation due à une résistance au niveau de la demande intérieure couplée au ralentissement de la demande extérieure.
Le PIB dans les pays exportateurs de pétrole devrait croître pour se situer à 2,9% en 2020, porté majoritairement par l’intensification de la production pétrolière en Irak. La croissance en Algérie devrait ralentir pour avoisiner les 1,7%, l’assainissement des finances publiques pesant sur l’activité non pétrolière. Les économies qui ont entamé les réformes appuyées par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM), comme l’Egypte et le Maroc, observeraient un raffermissement de la croissance dû à la mise en place des ajustements structurels ainsi qu’à l’instauration d’un environnement plus propice pour le développement des petites entreprises. La croissance en Egypte devrait rebondir à 5,8%, selon les prévisions de la BM.

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