«Les filles du docteur March» de Greta Gerwig actuellement en salle : Une imparfaite réadaptation


Greta Gerwig modernise sur grand écran une œuvre littéraire classique, celle de Louise May Scott les «Quatre filles du docteur March». Pari risqué mais relevé…


Une scène du film

Avec un casting cinq étoiles composé de jeunes acteurs montants et confirmés, la réalisatrice Greta Gerwig réadapte une œuvre classique. Elle l’a revisitée à sa manière pour aboutir, enfin, à un film atemporel, féminin, subtil, d’actualité dans lequel Jo March, un alter ego fictif de la créatrice, cogite sur sa vie. Saoirse Ronan, Emma Watson, Timothy Chalamet ou encore Florence Pugh ont tenu l’œuvre de bout en bout, soutenue par les séniors Laura Dern et Meryl Streep.

La réalisatrice ayant récolté de nombreuses critiques positives après la sortie de son précédent long métrage plus personnel et original «Ladybird» concrétise une énième réadaptation de ce best-seller paru en 1868 et adapté aussi en dessin animé. A la vue de ce nouveau film, on ne reste pas indifférent face à la volonté de la réalisatrice de vouloir dépoussiérer l’œuvre et l’actualiser le plus possible à l’ère de la bataille universelle qui se joue de nos jours contre le patriarcat et de la vague #MeToo.

Elle y arrive et esquissant, encore une fois, le portrait des héroïnes dans le film qui vivaient à l’époque de la guerre de sécession et qui se démenaient contre les traditions, la condition difficile de la femme en donnant ainsi un aperçu de la dure réalité d’antan. Mais Gerwig a cette fâcheuse tendance à réaliser des films à la thématique maîtrisée, puissante, mais qui s’effritent, finissent par manquer de peps et se noient inévitablement dans l’eau de rose : elle ne transgresse pas, n’ose pas, s’empêche de heurter et succombe à une linéarité soporifique, une platitude à la Gerwig qui porterait presque sa touche, ressentie vers la fin de ses films.

Saoirse Ronan et Timothy Chalamet

Suivre avec attention le parcours déséquilibré de quatre sœurs peut sans doute capter l’attention des spectateurs mais les laissera finalement sur leur faim. Déséquilibré parce qu’il se trouve que l’intrigue tourne essentiellement autour de deux d’entre elles et laisse les deux autres sur le banc de touche. Il est à souligner, tout de même, que la mise en scène, l’image et le jeu des acteurs restent irréprochables. C’est indéniablement le point fort du long métrage. La caméra en mouvement a empêché le film de sombrer dans le classicisme rigide sur grand écran. Greta Gerwig accouche finalement d’une… imparfaite réadaptation mais qui se laisse tout de même regarder.

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