L e «coup de brosse» de dernière minute semble «appuyé» au ministère de la Culture.
Rien, ou si peu alors, contre les nouveaux noms de la Culture.
Imed Alibi à la direction du Festival international de Carthage a sûrement la pointure. Compositeur, musicien, rodé aux musiques du monde. Par les temps qui dominent, le profil est tout indiqué. Le bémol (il y en a toujours) est le «passage brutal» d’époque. Des décennies durant, «Carthage» ont été dirigées par des classiques. Là, on transite vers une autre génération, une autre vision. Le jazzy, le rap et le rai, au mieux les répertoires mixés, les «fusions». Cela correspond, certes, à la moyenne d’âge actuelle, mais les tendances néo-modernistes, mondialistes, d’Imed Alibi, on l’a vu aux dernières JMC, sont arrêtées. Le classique (classique) arabe, le watari ou le rotanien risquent de «basculer» en second.

Assentiment et confiance, aussi, pour notre ex-consœur, critique et cinéaste émérite, académicienne et essayiste, placée à la tête du centre national du cinéma, Sonia Chamkhi. On a tous critiqué, dénoncé voire, l’éviction proprement gratuite de Chiraz Laatiri, l’arrivée de Sonia Chamkhi ne répare pas la «bourde», mais elle compensera, nous en sommes certains.
Idem (ou presque) s’agissant de la foire du livre, des JTC et du palais des lettres et des Arts du Bardo. Mabrouk Manai et Moncef Ben Moussa sont largement à leur place. Intellectuels de stature. Tous deux. Nissaf Ben Hafsia, peut-être un peu moins. Mais l’idée de confier les journées du 4e Art à une actrice peut s’avérer bonne. Innovation, souffle nouveau. On verra bien.

Au final, d’un point de vue artistique et culturel pur, les choix précipités de Mohamed Zinelabidine apparaissent tellement logiques, tellement sensés, que l’on se demande pourquoi nul n’y a pensé plus tôt.
Le vrai problème est ailleurs. Il concerne la façon avec laquelle on procède. Pourquoi un gouvernement, réglementairement en partance, dispose-t-il, ainsi, de l’espace de pouvoir du futur gouvernement? Pourquoi cette facilité à le faire? Pourquoi, même, cette arrogance ?

Une chose, surtout, : pourquoi une instance constitutionnelle supérieure n’est-elle pas en charge de ce genre de questions ?
La Cour constitutionnelle, si elle était déjà en place, n’aurait probablement pas autorisé des ministres en fin de mandature à mettre leurs successeurs devant le fait accompli.
De même (faut-il y rappeler encore) qu’elle aurait autrement interprété les textes, le fameux « El aqdar»de l’article 89 par exemple, et peut être évité, à la désignation du chef de gouvernement «en charge», autant d’explications douteuses. Autant de suspicion.
Nous manquons d’institutions. Nous manquons de textes. Nous manquons d’égards au Droit. Dieu nous éclaire. Dieu préserve ce pays.

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