«Le cinéma tunisien : tissu d’images…tissu d’existences», le nouveau documentaire réalisé par Marouen Meddeb avec la contribution de Nacer Sardi, se voulait un regard sur l’histoire du cinéma tunisien mais…
Un film fainéant, sans originalité et un montage syncopé. Il a été projeté en avant-première, mardi dernier, à la Cinémathèque tunisienne. Une projection qui a été suivie d’un débat avec le réalisateur.
Film de commande, produit par El Jazira Documentaire d’une durée de 93 minutes, est forcément une œuvre didactique qui cherche à brasser large mais glisse dans la banalité. Sauf l’intention louable, le reste n’en vaut pas la peine. Selon son réalisateur, le film a nécessité deux ans de travail. Malheureusement, le résultat n’est pas heureux. Le ratage est dû à l’approche même choisie qui consiste à donner un large panorama du cinéma tunisien.
Dans ce cas, il y a des choix à faire et c’est là toute la difficulté. Le film démarre avec les premières prises de vues de Tunis des frères Lumières, puis des images d’archives : d’extraits de films d’Albert Sammama Chikly, ensuite, un saut dans le temps pour évoquer le cinéma de l’indépendance à nos jours. Il s’appuie sur des extraits de films et des témoignages de cinéastes et critiques : Omar Khlifi, Abdellatif Ben Ammar, Selma Baccar, Hamadi Bouabid, Hassen Daldoul, Ahmed Khéchine, Nouri Bouzid, Ridha Béhi, Kahena Attia, Mohamed Chelouf, Hédi Khélil, Sonia Chamkhi, Kamel Ben Ouanès, Nadia Touijer et d’autres, 31 au total. Deux intervenants ont été supprimés, à savoir Mohamed Frini, critique et patron du site Cinématunisien.com et Rabiî Zammouri, compositeur de musique.
On ignore ce qui a présidé au choix de ces protagonistes. Est-ce le hasard ou la valeur intrinsèque de leur point de vue? En tout cas, il y a eu des omissions et non des moindres comme par exemple l’apport indéniable de la Fédération tunisienne des Ciné-clubs (FTCC) à l’émergence des cinéastes tunisiens et d’un public de cinéphiles. Pas un mot sur cette institution, berceau de toutes les mouvances cinématographiques. Infime place réservée à des cinéastes comme Nacer Khémir, Férid Boughedir et absence de Nacer Ktari, Néjia Ben Mabrouk, Kalthoum Bornaz, Moncef Dhouib, Mohamed Dammak et d’autres.
Ce qui donne une fausse idée sur la diversité du cinéma tunisien. Fallait-il sans doute le préciser en préambule. Certainement. Et le cinéma dans tout cela ? Outre les extraits de films servant de ponctuations entre les témoignages, la manière de filmer les entretiens relève de l’amateurisme. Les protagonistes sont très mal cadrés sans parler du montage sans rythme plus proche d’un bout à bout. Le tout est une compilation d’images et d’interviews arrangées.
Que retenir de ce documentaire ? Les ego surdimensionnés de la plupart des réalisateurs qui prétendent que leur contribution au cinéma tunisien est unique et exceptionnelle. Le cinéma tunisien mérite plus de précision et un meilleur traitement. Sans doute une série avec des thématiques adaptées à chaque époque de l’histoire du cinéma tunisien. En voulant brasser large, le film ne fait qu’agiter du vent.
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