Publication – Djerba l’impossible oubli de Jean-Jacques Ciscardi : «Pardonnez-moi de vous aimer tant»


Actuellement dans les librairies, «Djerba l’impossible oubli» est l’épilogue d’une trilogie signée Jean-Jacques Ciscardi où il clame, encore et toujours, son amour immodéré et indéfectible pour son île natale.


L’amoureux de l’île des lotophages, Jean-Jacques Ciscardi, clôt sa trilogie : «La légende vivante de Djerba» (2016), «Djerba le temps des regrets» (2017) et «Djerba fontaine des souvenirs» publié en 2018) par un épilogue intitulé «Djerba l’impossible oubli» (décembre 2019).
Dans cet ouvrage où il conclut son œuvre, l’auteur raconte et témoigne en restituant, entre passé et présent, souvenirs et faits récents.
Le récit de cette trilogie, entremêlant la grande et la petite histoire, commence en 1945 par l’évocation de l’enfance et une partie de la jeunesse de l’écrivain vécues à Djerba jusqu’en 1957, date de son départ en France après l’Indépendance, à l’âge de 21 ans.
Puis de se focaliser sur son parcours, entre Paris et Port-Vendres, au sud de l’Hexagone. Un vécu exceptionnel et intense.

Tour à tour musicien (guitariste), auteur-compositeur, chanteur, poète, romancier, acteur, peintre, il baigne dans l’atmosphère euphorique des «Trente glorieuses», années qui ont marqué la France, après la Seconde Guerre mondiale, de 1945 à 1975, et qui sont considérées comme une période idéale.
Mieux, il a exploité hôtels, restaurants, discothèques où il a rencontré tant d’artistes, mais qu’importe, l’amour et la nostalgie de l’île ont pris le dessus.
En 1980, il laisse tout tomber pour retourner à Djerba qui l’habitait pour s’y installer définitivement. De retour, en se promenant sur ses rivages, dans sa campagne et son souk, les souvenirs le submergent. Voilà qui le pousse à les immortaliser dans une série d’opus autobiographiques où il remonte le temps et narre son vécu entre la Tunisie et la France.

Fils d’un gardien de phares, Ciscardi témoigne au fil du temps en décrivant cet univers marin tout en se focalisant sur les moments forts de son enfance modeste et d’une partie de sa jeunesse en Tunisie. Puis sur son séjour en France…
Tout est narré avec force détails et anecdotes croustillantes dans un style simple et éloquent. Mais le personnage central et récurrent de ses récits s’avère, encore et toujours, son île natale dont il valorise les spécificités typiques et singulières de ses paysages enchanteurs, de ses caractéristiques, de son habitat, ses rites, ses traditions de pêche et autres culinaires, vestimentaires, ainsi que ses personnages hauts en couleur.

Toutefois, les regrets affluent quand il écrit : «Djerba souffre actuellement», elle a besoin, selon lui, «d’un brin de toilette, puisqu’elle a été délaissée depuis quelques années».
Et d’expliquer : «Pris par des sujets plus préoccupants, ses enfants ne se sont même pas aperçus que l’île des rêves sombrait peu à peu dans l’abandon et par conséquent dans l’oubli… un ressaisiment imminent est souhaitable, il l’est dans les esprits, mais encore faudrait-il qu’il se concrétise».
L’observation est judicieuse d’autant que Djerba est candidate, en 2020, au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Ce qui nécessite de la vigilance et une meilleure préservation de son patrimoine matériel et immatériel, outre l’élaboration d’un plan de propreté de l’île.
Mais ce qui frappe, encore une fois, dans cet ouvrage, c’est la force de l’amour fusionnel de l’auteur avec son île natale.
Puisqu’il n’hésite pas à confesser que la Tunisie est sa première patrie. Ce qu’il souligne en écrivant : «De retour au Pays (Ndrl : la Tunisie) je n’ai pas eu une seule fois l’occasion de regretter cette belle France qui regorge de si belles choses mais dont le cœur froid de ses habitants n’a pas été à la hauteur de mes espérances.

C’était tout de même un beau pays que je me suis efforcé d’aimer, mais pour moi cela restera toujours la seconde patrie, la première étant la Tunisie».
Voilà qui exprime l’attachement, si rare et si sincère, d’un homme, considéré lui-même, à Djerba, comme une «légende vivante», à ses racines profondes et à sa patrie natale. D’ailleurs, pour clamer cette passion pour son île, l’auteur cite, dans le dernier paragraphe de cet ouvrage-épilogue, le murmure du Baron Stael Holstein à sa célèbre épouse Madame de Stael : «Pardonnez-moi Madame, de vous aimer tant».

Pages 163
Edition : Arabesques
Prix : 18d000

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