Un placement gagnant-gagnant

L’ANNONCE de la composition du gouvernement Elyes Fakhfakh va devoir attendre le milieu de la semaine prochaine, suite au report des réunions des deux commissions mixtes des partis et groupes parlementaires qui devaient approfondir, aujourd’hui même, la réflexion sur le «gouvernement de la clarté et du rétablissement de la confiance» issu du premier «document de référence» qui leur avait été soumis par le chef du gouvernement désigné.
La raison du report des réunions d’aujourd’hui est l’absence de Rached Ghannouchi, qui était en voyage à l’étranger.

Faut-il rappeler que les premières réunions des commissions communes des partis et blocs parlementaires concernés par les concertations sur la constitution du gouvernement remontent au mardi 28 janvier 2020. Et ont vu au total, mais en deux groupes, dix partis politiques y participer, des partis parfois très petits  mais dont le nombre total de députés atteindrait, selon Fakhfakh, les 160 lui permettant largement d’obtenir la confiance de l’Assemblée.
La polémique se poursuit entre le parti Ennahdha et Elyes Fakhfakh à propos de l’exclusion de Qalb Tounès de l’éventuelle participation à la formation du gouvernement. Ennahdha va jusqu’à menacer de voter contre le gouvernement en plénière, et affirme qu’elle n’hésiterait pas, le cas échéant, à prendre le risque d’élections législatives anticipées. Éventualité que Youssef Chahed dit craindre au plus haut point du fait de l’extrême instabilité du pays, affirmant que son gouvernement d’expédition des affaires courantes aurait dû remettre le pouvoir depuis le 6 octobre 2019.

Le leader du parti démocrate, Ahmed Néjib Chebbi, considère, pour sa part, que le gouvernement Elyes Fakhfakh a toutes les chances de bénéficier de la confiance de la majorité absolue des députés. Néanmoins, Chebbi précise que le chef du gouvernement serait alors  prisonnier de la volonté d’Ennahdha et de la coalition Al Karama qui pourraient lui retirer leur confiance à tout moment, s’ils considèrent qu’il nuit à leurs intérêts.
Les Tunisiens attendent avec impatience l’annonce de la liste des 27 ministres et un secrétaire d’Etat promise et souhaitent y retrouver de «gros calibres» porteurs de C.V. rassurants pouvant avaliser les chances d’une remise sur les rails du pays, spécialement en matière économique, sociale et financière.
Après une prestation assez appréciée par l’opinion, quant à ses 99 jours d’exercice, Kaïs Saïed savoure le choix qui a été le sien pour la primature. Le jeune social-démocrate Elyes Fakhfakh se serait avéré un placement gagnant-gagnant.

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