C’est en présence de la réalisatrice Aude Fourel que son long métrage documentaire « Pourquoi la mer rit-elle ? » a été présenté au public présent lors de la séance cinéclub — cinéfils hebdomadaire, modérée par Ikbel Zalila, critique et professeur de cinéma.
Aude Fourel remue le passé d’une nation à travers un film documentaire réalisé en retraçant un itinéraire qui vise à raviver la mémoire collective. Tout a commencé par la redécouverte d’un disque de musique paru en Italie en 1961 : un disque qui chante la révolution algérienne. Elle est parvenue à en extraire un documentaire engagé de 59 minutes, en voulant mettre la lumière sur cette période coloniale en Algérie, 60 ans plus tôt. La réalisatrice part sur les traces d’ancêtres, leur vécu, leur patrimoine musical engagé, leur mémoire toujours aussi vive, des bribes de souvenirs troubles, qui ont servi à la reconstitution de cette période. Récolter des récits et des chants de la révolution d’indépendance algérienne a commencé par la Tunisie jusqu’en Algérie, en sillonnant ses différentes régions. Le voyage a commencé d’emblée en France en passant par l’Italie : un disque vinyle, celui d’un groupe anarchiste italien « Cantacronache » et un bref souvenir familial l’ont poussée à aller de l’avant. 60 ans plus tard, elle prend la relève et fait tourner le disque à des fins mémorielles.
Le film en noir et blanc, parfois en couleur, est un hommage à ces combattants d’un autre temps : récits, chants, propos, images, sons … Les ingrédients y sont. Ils fusionnent afin de nourrir une certaine chronologie linéaire, à caractère historique. Ces colonisations ont été désastreuses pour les colonisés, les femmes en particulier. « Pourquoi la mer rit-elle ?», un titre qui fait référence au titre d’une chanson d’ « El Sheikh Imam », a été présenté en compétition premier film au FID Marseille de 2019, ainsi qu’aux JCC 2019 dans la section cinéma du monde. Artiste plasticienne et vidéaste, Aude Fourel travaille sur les liens entre photographie, cinéma, flux et corps.
