En couverture | Des slasheurs qui racontent leur histoire

Ils sont nombreux et nombreuses à pratiquer plusieurs petits boulots à la fois. On les appelle les slasheurs ou les slacheuses. Ils ont réussi à mener une double vie , un double boulot qui leur rapporte de l’argent supplémentaire qui leur a permis de vivre plus ou moins aisément… Voici leurs témoignages…

Samira est une femme qui a dépassé la quarantaine et  maman de deux enfants. Elle travaille depuis longtemps en tant qu’agent administratif dans une société étatique. Et elle a découvert depuis quelques années une autre passion pour  le commerce, les  ventes et achats en ligne. Elle a intégré depuis cinq ans une équipe de vente de produits cosmétiques sur internet et a commencé à faire de la vente à ses clients en leur ramenant des produits au bureau dans le but de  les vendre  et gagner de l’argent supplémentaire à côté de son salaire principal.

Ce second petit job lui a permis de pratiquer une nouvelle passion, d’atteindre certains objectifs, de diriger ses affaires, de gagner de nouveaux clients qui apprécient ses produits mis à la vente. «J’ai découvert que ce domaine me plaît énormément. A côté de mon boulot principal, je gère aussi ce petit boulot qui me rapporte non seulement à chaque fois de l’argent, mais aussi de nouvelles relations humaines, de l’expérience et de l’enrichissement», nous apprend la dame. Comme elle, Ons est une slasheuse elle aussi. Mais cette dernière est moins âgée que Samira et elle travaille dans un domaine bien différent. Ons est une jeune célibataire qui a à peine 24 ans, elle est encore étudiante, elle poursuit ses études à la faculté des Lettres et des Sciences humaines à Tunis mais elle bosse depuis deux ans dans un centre d’appel à mi-temps.

Non seulement elle travaille pendant ces quelques heures derrière son bureau à recevoir et émettre des appels téléphoniques, mais elle profite du reste de son temps libre pour écrire des articles dans le domaine de la mode et les envoyer à un journal électronique basé en Tunisie.

Ce second boulot lui rapporte un peu d’argent qui lui permet de financer ses études et se procurer de nouvelles fringues de temps à autre. «Mener une vie à triple casquette, ce n’est pas toujours aussi  facile. Je suis étudiante, fonctionnaire et rédactrice. J’ai un emploi de temps très chargé  mais j’arrive à le gérer. Je suis obligée de mener une vie pareille pour aider mes parents  à affronter les dépenses quotidiennes et financer en même temps mes études à la faculté. Mis à part tout cela, j’aime bien pratiquer ma passion, écrire des articles et être payée pour cela», témoigne-t-elle.

Ceux et celles  comme ces deux femmes sont très nombreux. Ils ont choisi de pratiquer plusieurs emplois à la fois pour plusieurs raisons, dont notamment le gain supplémentaire de l’argent et meubler leur temps libre. 

Les hommes aussi sont très astucieux et peuvent eux aussi en profiter pour faire plusieurs jobs à la fois, comme le cas de Saif, père d’une famille composée de deux filles, encore enfants, qui, à côté de son boulot de propriétaire d’un cybercafé et à une boutique pour maintenance d’ordinateur, a décroché aussi un poste de vacataire dans une faculté à Monastir pour enseigner l’informatique aux étudiants. Ces différents boulots lui ont permis de bien vivre. Quant à sa femme Mouna, elle aussi a profité de toutes ses compétences pour mener une vie qui lui rapporte de l’argent de poche en pratiquant un double boulot. Professeur de français à la base, elle vend aussi des produits, des vêtements, des parfums qu’elle achète à prix cassé depuis un pays étranger et les propose à ses amies et ses proches. «Cela me rapporte de l’argent que je laisse de côté pour affronter la vie, les dépenses et  toutes les occasions qui nécessitent des dépenses supplémentaires. Je suis contente d’être aussi astucieuse, débrouillarde  car cela me facilite beaucoup la vie et ne me fatigue pas trop», nous apprend-elle. 

Faire un double travail à la fois, être un vrai slasheur  s’avère une bonne tactique pour gérer une vie devenue très difficile et s’ouvrir en même temps à sa passion pour un travail qui devient  parfois un hobby.

 

(Image par StartupStockPhotos de Pixabay )

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