A la recherche d’un consensus

Par Abdelkrim DERMECH

Hier, samedi 15 février, a constitué bel et bien le grand jour tant attendu par les Tunisiens dans le processus de formation du gouvernement Elyes Fakhfakh, le jour qui était censé couronner les négociations qui se déroulaient à Dar Dhiafa, les tractations tenues au palais du Bardo et les rencontres de réconciliation des frères ennemis à la cité El Ghazela, dans l’objectif de doter la Tunisie d’un gouvernement dont la constitution a trop tardé et était devenu, de l’avis de certaines parties, impossible à former.

Hier, les yeux étaient braqués tout au long de l’après-midi sur le palais de Carthage où Elyes Fakhfakh devait rencontrer le Président Kaïs Saïed afin de lui soumettre la liste finale des ministres qu’il a choisis pour composer son équipe gouvernementale, en concertation avec les partis politiques qui lui ont promis leur soutien.

Sauf que malheureusement, au fil des heures, on s’est retrouvé face à des volte-face de dernière minute annoncées par l’allié principal ou pour dire les choses crûment, le pilier du gouvernement Fakhfakh, en l’occurrence Ennahdha, dont le Conseil de la choura a surpris tout le monde, le chef du gouvernement désigné en premier lieu, en décidant le retrait de ses candidats-ministres au gouvernement et de ne pas voter la confiance au gouvernement Fakhfakh.

Et les Tunisiens de se retourner vers les experts et les constitutionnalistes pour savoir quel sera le sort du processus de formation du gouvernement Fakhfakh au cas où ses alliés-partenaires (Ennahdha en premier lieu) camperaient sur leurs positions et le priveraient de leur soutien au palais du Bardo.

Et la grande question posée était de pronostiquer quelle réponse allait opposer Fakhfakh (en sondant la position définitive du Président Kaïs Saïed) aux demandes-caprices d’Ennahdha qui revendique la constitution d’un «gouvernement d’union nationale n’excluant aucun parti», ce qui revient à dire la participation de Qalb Tounès au prochain gouvernement.

Ainsi, attendait-on avec une impatience exaspérante si Fakhfakh allait céder aux pressions et reprendre les négociations dans le but de parvenir à une solution consensuelle qui sauverait le processus et épargnerait au pays les dangers et les menaces d’une crise dont personne ne peut mesurer les graves conséquences.

Dans l’attente qui n’a que trop duré d’aboutir à une solution consensuelle propre à satisfaire les différentes parties, le processus de formation du gouvernement se poursuivra sur la base d’une approche consensuelle à même de trouver la meilleure formule possible de nature à réaliser les objectifs de la révolution et répondre aux aspirations des Tunisiens.

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