MAINTENANT qu’Elyes Fakhfakh, chef du gouvernement désigné, a fini par livrer au Président de la République et à l’opinion publique «la copie rectifiée et acceptable» de son équipe ministérielle, que le Parlement a déjà fait savoir que les députés décideront le 26 février, lors d’une séance plénière, de la confiance à lui accorder, dans le sens de l’affirmative et qu’enfin, les commentateurs, les analystes et les politologues ont vidé leur sac, il est légitime d’affirmer, au-delà de toutes les appréhensions et de toutes les craintes, qu’elles soient compréhensibles ou excessives, qu’une nouvelle page du processus  démocratique national est ouverte et qu’une nouvelle étape dans le parcours civilisationnel tunisien est amorcée.

Une nouvelle page et une nouvelle étape que les Tunisiens ont l’obligation de tourner ensemble et se doivent de se sentir responsables d’édifier, la main dans la main, en ayant la conscience et la conviction de contribuer librement et souverainement à l’édification de leur destin commun, tout en préservant — comme dans les pays ancrés dans la démocratie et la liberté — leurs droits incontournables à la différence et la diversité et surtout à l’exercice de cette différence et de cette diversité.

Et s’il est un enseignement à tirer de la dynamique discursive qui a accompagné le processus général de formation du gouvernement Fakhfakh et à valoriser, à sa juste valeur, c’est la capacité de responsabilité et de conscience de mériter de l’instant  historique que vit la Tunisie dont ont fait montre les  élites politiques nationales et «les composantes essentielles du paysage civil national, en l’occurrence l’Ugtt et l’Utica», quand l’heure a sonné afin de préserver la jeune expérience démocratique nationale et de faire les concessions qu’il faut dans  le  but de sauver la révolution face aux menaces qui guettaient le pays de tous bords.

Est-il besoin  de souligner encore qu’il existe un temps pour les polémiques, un temps pour les débats et les échanges et un temps pour les accords.

Et l’étape que nous abordons aujourd’hui est bien celle de la concrétisation des conventions et des  accords.

Elyes Fakhfakh,  les membres  de son  gouvernement, les partis politiques représentés au sein du gouvernement ou alignés dans l’opposition ainsi que les composantes de la société civile se doivent de prendre conscience que l’heure est au retour au travail dans le but de répondre aux attentes du peuple.

2 Commentaires

  1. karabaka youssef

    21/02/2020 à 13:35

    Je vous rejoins, si Abdelkrim dans votre appel .il est certain que la majorité des Tunisien ont le même désir mais espérant tous que cet appel, sera interprété par les intervenants concernés en tant qu’appel au travail constructif et non pas destructif. Travail de concurrence des idées et programmes qui visent l’amélioration et la progression de notre pays et non pas un travail de « tkanbine » qui vise la dissolution du gouvernement après quelques mois ou l’empêchement du travail des institutions de l’état. ect.

    Je vous rejoins aussi, irrévocablement, dans votre appel à ns acceptons tous la différence et la diversité et j’ajoute le respect de l’autre et que notre diversité soit  » rahma » et non pas « nekma ».

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  2. Dr. Ezzeddine Moudoud

    21/02/2020 à 21:24

    Très beau commentaire sur un très beau editorial. Comme l’a toujours dit Henri Salvadore: « le travail c’est la santé… ». Notre Tunisie ne mérite pas ça – toute notre économie au point mort pendant des mois. Quelle honte…ces chiens d’affamés d’islamistes, qui comme autour d’un couscous plein de « leya », (para de notre cher Mohsen Marzouk, un vrai patriote), ne cherchaient que les plus gros morceaux, pour mieux se goinfrer…en plus de leurs trois briques par mois au parlement… Quels chiens…BOURGUIBA lui qui EST NÉ PAUVRE ET MORT PAUVRE les auraien fusillés…ces chiens. Merci a Si Elyes d’avoir tenu bon, merci surtout à notre Président Kais Saied pour sa fermeté et sa dignité devant la barbarie islamiste. Nos régions de l’Intérieur (sur lesquelles j’ai beaucoup écrit depuis 35 ans…), veulent des réponses « concrètes », pas de « charabia » islamiste….de l’Eau potable, des routes, des dispensaires et surtout des projets créateurs d’emplois pour les jeunes afin de renforcer notre démocracie locale et notre unite nationale, et leur donner espoir dans l’avenir de leur pays. Mais et comme je le dit toujours dans mon boulot à travers le monde, notamment en Afrique pour la bm et autres: « Hope is a powerful driver, but hope does not put food on the table ». Je suis sûr que Si Lahbib serait d’accord avec moi, car en matière de « lutte contre la pauvreté », on n’ a de lessons de recevoir de personne. Espèrons plus de « tkanbine » ni de nouvelles crises politiques dans six mois…sinon le pays serait mis à feu et à sang par nos jeunes…VIVE LA TUNISIE ETERNELLE, VIVE LA MEMOIRE DE SI LAHBIB, DES MARTYRES DU 9 AVRIL ET DE MON ONCLE ALI TRAD.

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