« La Tunisienne Gazelle Run » : Une course 100% féminine pour les droits des femmes

« On ne courra pas avec une burka ou avec le burkini, on suera pour le prix si précieux de la citoyenneté, pour l’amour de l’humain quelles que soient sa religion, sa différence et ses particularités »

Bien qu’en Tunisie la « journée nationale de la Femme » se déroule le 13 août, la journée du 8 mars fait également partie des dates symboliques pour les droits des femmes. « La Tunisienne Gazelle Run » est la première course en Tunisie dédiée à cette thématique. Elle se définit 100% femme, 100% libre, 100% pour elles. C’est dans cet esprit qu’une course (également ouverte aux randonneuses) leur sera totalement dédiée, d’une distance symbolique de 6 km dans le décor historique et fabuleux de Carthage – Sidi Bou Said – La Marsa. 

Azdine Ben Yacoub, l’organisateur, en est très sensible : « C’est une occasion rare de célébrer le modernisme de la femme tunisienne avant-gardiste depuis plusieurs décennies. Elle a réussi dans tous les domaines grâce notamment à “Ezzaim” Habib Bourguiba, père de la nation, qui, dès les premiers jours de l’Indépendance, a réformé la Tunisie, et surtout le statut de la femme tunisienne, lui accordant le droit de voter, de divorcer, de travailler, de … courir,  de s’épanouir … Et, plus récemment, Béji Caïd Essebsi favorisait l’égalité à l’héritage».

Un événement à l’image de la modernité des femmes tunisiennes 

Les organisateurs souhaitent ainsi « faire valoir la modernité des femmes tunisiennes, renforcer leurs droits et promouvoir l’égalité femmes-hommes en Tunisie, comme ailleurs». Cette Journée Internationale des droits des femmes 2020 a été déclinée en un seul mot d’ordre : « l’égalité pour les femmes, c’est le progrès pour toutes et pour tous », affirme Azdine Ben Yacoub qui s’y projette déjà : « Ce sera un dimanche de douceur, d’élégance et de bienveillance. Un de ces dimanches où le chanteur Renaud aurait pu fredonner : « Pas une femme n’est assez minable… Pour astiquer un revolver. Et se sentir invulnérable », extrait si sensible et poignant de sa chanson Miss Maggie. Ce dimanche du 8 mars est un bonheur pour moi et je me languis d’y être. Ce jour-là, j’organise La Tunisienne Gazelle Run »

Trois cents participantes sont annoncées pour cette première édition. « On ne courra pas avec une burka ou avec le burkini, on suera pour le prix si précieux de la citoyenneté, pour l’amour de l’humain quelles que soient sa religion, sa différence et ses particularités», ont-elles rapporté, pour certaines, à Azdine. Il renchérit : « Je rêve de ce dimanche si fort, si précieux. Je rêvais aussi d’un plateau de reines de la diversité, du courage et de la droiture ».

Des marraines de prestige 

La marraine tunisienne de cette édition est déjà annoncée : Hend Chaouch, pilote, championne tunisienne de sport automobile. Et ce n’est pas tout ! Hassiba Boulmerka, athlète algérienne, médaillée d’or du  1500m aux JO de Barcelone 1992, la Marocaine Nawel Elmoutaouakel, championne olympique en 1984 du 400 m haies, la boxeuse iranienne Sadaf Khadem, condamnée à la prison en Iran parce qu’elle boxait en short, ont également confirmé leur présence.

Et pour la symbolique de toutes ces sportives qui prendront le départ, Azdine Ben Yacoub met également un point d’honneur à intégrer les futures générations de femmes : « En guise de symbole, une dénommée Mathilde donnera d’ailleurs le départ de « La Tunisienne Gazelle Run ». Et en parodiant le grand Jacques Brel, elle reviendra à La Tunisienne Gazelle Run.  Car je la connais bien, cette Mathilde… C’est ma fille. Quand je la regarde, j’ai les yeux qui brillent. C’est une future femme qui sera libre de choisir son destin, quel qu’il soit, même sportif, et d’aimer qui elle veut».

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