Coronavirus en Italie: cinq morts, le nord bloqué pour endiguer la contagion

Le nombre de décès dus au coronavirus a grimpé à cinq lundi en Italie où les autorités ont mis en place des barrages pour isoler une dizaine de villes du nord du pays, cœur économique de la péninsule, pour tenter d’endiguer l’épidémie.

La soudaine flambée depuis vendredi des cas de nouveau coronavirus, passés de 6 à 219 en quatre jours, fait de l’Italie le pays le plus touché en Europe et le troisième dans le monde après la Corée du Sud et la Chine.

L’annonce lundi de la mort près de Milan, en Lombardie (nord-ouest), d’un homme de 88 ans porte à cinq le nombre de décès officiellement liés au coronavirus.

Tous survenus dans le nord du pays dont quatre en Lombardie et un en Vénétie (nord-est), ils concernent des personnes âgées et souvent déjà atteintes d’autres pathologies.

Le premier décès d’un Italien – et premier d’un Européen – avait été annoncé vendredi dans un village près de Padoue en Vénétie.

L’Italie a depuis multiplié les mesures de précaution dont la mise en quarantaine des quelque 52.000 habitants d’une dizaine de villes du Nord. Par précaution toutes les excursions scolaires sont suspendues à l’intérieur et l’extérieur de la péninsule.

Cette crise sanitaire faisait chuter la Bourse de Milan, capitale économique du pays (-4,44 %, vers 10H45 GMT).

Venus de Lombardie et de Vénétie, une soixantaine de passagers voyageant à bord d’un avion de la compagnie italienne Alitalia, parti de Rome, se sont vu interdire lundi de débarquer à l’île Maurice, selon le ministère italien des Affaires étrangères et des sources informées.

En Lombardie, région la plus touchée avec 167 cas, le métro de Milan était à moitié vide lundi matin, avec de nombreux passagers équipés de masques de protection.

Écoles, universités, mais aussi musées, cinémas et théâtres dont la prestigieuse Scala, ainsi que la cathédrale gothique, symbole de la ville, sont fermés.

Certains supermarchés milanais sont déjà dévalisés et le maire de la ville Beppe Sala a appelé ses concitoyens à la raison : « plutôt que de courir dans les supermarchés pour s’accaparer des aliments, il faudrait prendre soin des plus faibles, en particulier des personnes âgées qui sont celles qui courent le plus de risques ».

Les bars devront baisser leurs rideaux de 18H00 à 6H00 du matin, suspendant de fait la tradition locale de l’apéritif.

« Nous sommes sûrs que les mesures que nous avons prises empêcheront la contagion de se répandre », a assuré le président de Lombardie, Attilio Fontana.

Cinémas désertés

En Ligurie (nord-ouest), la célébration des messes a été interrompue. Seuls les enterrements et les mariages restent programmés mais en tout petit comité.

Les cinémas du pays sont aussi désertés : ce week-end, les recettes ont chuté de 44 % par rapport au week-end précédent.

Outre la Lombardie, voisine de la Suisse, c’est en Vénétie, proche de la Slovénie, qu’ont été détectés le plus grand nombre de cas (27 cas dont un mort).

La Vénétie a décrété dimanche l’interruption des festivités du célèbre carnaval –qui devait s’achever mardi– ainsi que des manifestations sportives et la fermeture des écoles et musées. Mais bars et restaurants restent ouverts.

Trois autres régions sont touchées : l’Emilie-Romagne (nord), le Piémont (nord-ouest) frontalier de la France et le Trentin-Haut-Adige (nord-est), frontalier de l’Autriche.

Dans ces cinq régions, écoles et universités sont fermées de même qu’autour des principaux foyers tous les lieux publics (bars, restaurants, bibliothèques, mairies, salles de sport, etc..).

Pour le moment cependant, aucune frontière n’est fermée. Un train international (Eurocity) Venise-Munich a été arrêté dimanche soir avant le passage de la frontière autrichienne, par précaution parce que deux passagères allemandes présentaient de la fièvre, puis a repris sa route dans la nuit.

Le premier cas mortel a touché un maçon retraité de 78 ans à Vo’Euganeo, près de Padoue, en Vénétie, décédé le 21 février. Puis une femme de 77 ans a été retrouvée morte chez elle le 22 février, à Casalpusterlengo, près de Codogno à 60 km de Milan.

Dimanche, une femme âgée, hospitalisée dans un état grave et atteinte d’un cancer, est morte après avoir contracté le nouveau coronavirus.

Durant la nuit de dimanche à lundi, un homme de 84 ans qui souffrait d’autres pathologies a succombé dans un hôpital de Lombardie. Lundi a été annoncé le décès d’un octogénaire à Caselle Landi, à environ 70 km de Milan.

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