Une thérapie de choc s’impose pour sauver notre pays.  En effet,  et au regard de la quasi-impuissance de celui-ci  face à une situation très difficile l’empêchant de sortir de l’impasse politico-économique et sociale dans laquelle il se trouve et  où il court de sérieux risques de s’écrouler, personne ne peut dire le contraire (Voir notre chronique du 12-2-2020).

Les analyses visant à comprendre ce phénomène négatif et les méthodes qui s’en inspirent, prétendant, ainsi, remettre les pendules à l’heure, se suivent, mais ne se ressemblent pas. Cependant, elles font appel, toutes ou presque, à l’action gouvernementale.

Or, la demi-douzaine de gouvernements que nous avons eus  depuis 2011 n’ont jamais réussi à nous faire sortir de la crise. Issus pourtant d’élections  en bonne et due forme, ils ont fini tous par jeter l’éponge, même s’ils ont prétendu le contraire. Une instabilité politique devenue, elle-même, un problème de plus.

Leur échec est la résultante de plusieurs facteurs. D’abord, parce qu’ils ont été appelés à résoudre à la fois une multitude de problèmes aussi complexes les uns que les autres, hérités ou non de l’ancien régime, et à une demande sociale toujours grandissante et souvent musclée, ensuite parce qu’ils ne disposaient pas d’une forte assise politique, enfin  parce qu’ils n’avaient pas de programmes capables de faire face à cette situation complexe et fluctuante.

Une contre-performance que le nouveau gouvernement, qui attend aujourd’hui le verdict du Parlement pour pouvoir entrer en fonction, ne pourra pas éviter, hélas lui aussi, sans aucun doute, car il ne possède que très peu de moyens pour agir.

L’on focalise ainsi sur le gouvernement et l’on néglige le reste des composantes du pays. De plus l’on évoque la crise politico-économique et l’on oublie la profonde crise sociale (y compris l’état sanitaire préoccupant de la population), intellectuelle et morale qui secoue la société entière.

Or, à problème global, une solution globale, et nous avions proposé l’une d’entre elles, sur ces mêmes colonnes, dans plusieurs séries de cette même rubrique. Une méthode qui fera en sorte que tout le peuple sorte, non pour battre le pavé et crier des slogans,  mais pour transformer positivement le pays en faisant de lui un grand chantier à ciel ouvert.

Afin de réaliser cet objectif, qui devra s’étaler sur au moins cinq bonnes années pour son premier volet et qui pourrait paraître irréalisable pour certains, nous avions proposé le schéma suivant :

Primo, placer la population active, employée ou autre, systématiquement sous les drapeaux.

Secundo, soumettre ceux qui relèvent des institutions scolaires, de formation et de l’enseignement supérieur  à une discipline quasi-militaire avec l’obligation de participer à des actions citoyennes, à titre bénévole.

Tertio, inviter les plus de soixante ans à se regrouper dans des associations.

Tous les travailleurs, qu’ils soient employés, établis à leur propre compte ou non, ainsi que ceux qui sont à la recherche d’une source de revenu seront ainsi obligatoirement soumis à la législation militaire et au régime de l’action citoyenne bénévole selon leur emploi du temps.

Une véritable synergie s’installera grâce à cette mobilisation générale qui se fera aussi sur la base de la spécialisation de l’action, et aussi, selon les différents statuts que chacun peut posséder et, d’un autre côté, dans le but de maximiser les moyens.

Ainsi, les petits métiers se regrouperont par spécialité en coopératives, et ce, afin de bénéficier des effets positifs de l’économie d’échelle. Idem pour les artisans, les petits commerçants, les petits agriculteurs, les petits pêcheurs et les petits prestataires de services.

Les petites entreprises se regrouperont, pour certains secteurs, afin de donner naissance à de grandes entreprises, capables d’affronter la concurrence extérieure au lieu de continuer à s’entretuer au niveau du marché local.

Armés d’un nouveau modèle de consommation qui reste à concevoir, puis à mettre en œuvre, les consommateurs, et nous le sommes tous, se regrouperont pour défendre leurs intérêts face aux abus des vis-à-vis, y compris l’administration publique.

Ainsi, l’on fondera des associations pour défendre les consommateurs contre les abus des différents  fournisseurs à qui nous avons à faire, tels que le fournisseur  de l’électricité et du gaz, celui de l’eau courante, contre ceux des transporteurs, ceux des prestataires de soins, etc.

Les consommateurs se regrouperont d’un autre côté, par quartiers pour fonder des centrales d’achat, qui s’approvisionneront auprès des coopératives des petits commerçants et pour les produits agricoles et de la pêche auprès des coopératives des petits agriculteurs et des petits pêcheurs. Cela  afin de contrecarrer l’action nocive des intermédiaires et des éventuels spéculateurs.

Les associations spécialisées se regrouperont, elles aussi, sous forme de fédérations ou de réseaux afin de mettre en commun leurs moyens humains techniques et financiers, et  de devenir, ainsi,  plus efficaces au triple plan local, régional et national.

Une nouvelle organisation de la société qui sera limitée dans le temps, pour une catégorie bien spécifique (tous les actifs sous les drapeaux) et qui permettra, grâce aussi à la conception d’un nouveau projet de société et d’un nouveau modèle de développement de sortir du tunnel et de se préparer à rejoindre les pays émergents.   

Par Foued ALLANI

 

 

(Image par PublicDomainPictures de Pixabay )

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