Ligue des champions | Quart de finale aller – Ezzamalek-Espérance (3-1) : L’Espérance compromet ses chances

L’Espérance rate le coche une fois de plus devant sa bête noire Ezzamalek. Au début du match, elle a joué de malchance en ratant beaucoup de buts avant de sombrer dans l’effacement total et se laisser dominer par un adversaire avide de gloire.

En l’espace de deux semaines et à l’occasion de deux événements footballistiques de haute importance, l’Espérance s’incline devant Ezzamalek et rentre à Tunis avec une double désillusion.

La première déconvenue du champion d’Afrique en titre eut lieu à Doha dans le cadre de la Supercoupe d’Afrique et la seconde a été essuyée avant-hier au Caire pour le compte de la manche aller  des quarts de finale de la Ligue des champions. Mais ce qui fait le plus mal dans ces deux confrontations, c’est que l’équipe égyptienne a été nettement supérieure à l’Espérance qu’elle a vaincue sur le même score éloquent de 3 buts à 1.  Pourtant, on croyait que la réaction des «Sang et Or» allait être tonitruante après le fiasco de Doha, même si le match d’avant-hier devait se jouer dans l’antre des Zamalkaouis. Ce qui nous a davantage leurrés, ce fut le démarrage en trombe des joueurs de l’Espérance dont la volonté d’en découdre avec le mastodonte cairote était totalement irréfléchie et nettement marquée par une infructueuse précipitation.

Gonflés à bloc depuis leur gâchis de Doha, les protégés de Mouîne Chaâbani ne vivaient que pour une nouvelle retrouvaille avec leur bourreau dans le but de prendre leur revanche chez lui devant son public.

Qui dilapide perd !

C’était trop simpliste car le coach d’Ezzamalek, Patrice Carteron, savait pertinemment comment l’Espérance allait se comporter.

Du coup, au début de la rencontre, son équipe était sur ses gardes en optant pour une certaine prudence et une concentration du jeu au milieu du terrain dans le but de laisser passer l’ouragan espérantiste. Ce choix aurait pu être fatal pour Ezzamalek si l’Espérance avait su profiter des nombreuses occasions franches offertes à Hamdou El Houni, Ouattara et Benguith dès les premières minutes du match.

Dès lors, on sentait déjà que l’Espérance allait payer cher la dilapidation de tant d’opportunités. On sentait aussi qu’elle était  préparée pour construire des opérations offensives dangereuses sans pour autant être bien prête à en profiter.

Pis encore, la flamme de l’Espérance allait rapidement s’estomper après la blessure musculaire contractée par le virevoltant arrière gauche Elyès Chetti qui fut remplacé par Khalil Chammam. Ce fut alors le début des problèmes des «Sang et Or» même si, quelques minutes après la sortie de Chetti, Abderraouf Benguith allait ouvrir le score pour l’équipe de Bab Souika (27’) suite à une belle action offensive animée par Houni, Ouattara et Benguith.

Et tout juste après ce but qui était synonyme de cadeau empoisonné, le match allait prendre une autre tournure. C’est alors que les poulains du renard, Patrice Carteron, allaient sortir le grand jeu et étaler toute leur technique individuelle et collective pour ne faire qu’une bouchée d’une Espérance en perdition à tous les niveaux.

Ben Charki et Ounajem, décisifs

Les Egyptiens ont commencé par imposer leur style au milieu du terrain grâce au talent de Tarek Hamed et Ferjani Sassi qui étaient en parfaite symbiose avec les deux pépites marocaines de l’attaque Mohamed Ounajem et Achraf Ben Charki qui en montrèrent de toutes les couleurs à la très fébrile défense espérantiste. Ces zamalkaouis grâce à leur talent indéniable, ont su semer la zizanie devant Moez Ben Chrifia qui n’était pas dans sa meilleure forme avant de marquer chacun un but (31’ et 73’). Ben Charki, qui était l’arme fatale d’Ezzamalek à Doha, a récidivé en étant en plus à l’origine d’un penalty dans les minutes de récupération (92’) offrant ainsi l’occasion à son équipe d’alourdir la note grâce à une transformation magistrale de Mahmoud Alaâ. La mission d’Ezzamalek fut largement facilitée par l’expulsion de Mohamed Ali Ben Romdhane à la 73’. A noter que Ben Romdhane et Houni étaient les meilleurs «sang et or» sur le terrain. Désormais, l’on se demande comment l’Espérance va pouvoir remonter une pente si aiguë devant un géant d’Afrique qui évolue à l’extérieur mieux qu’à la maison. La manche retour de ce vendredi nous le dira même si, a priori, les chances de qualification de l’Espérance sont très sérieusement compromises. Espérons quand même qu’une fin heureuse et presqu’inespérée comme en 2018 contre Al Ahly se produira à nouveau !

A.B.

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