Najia Atrak, activiste libyenne, déclare : « 26 jihadistes tunisiennes détenues dans les prisons libyennes »

L’UMA accorde de l’intérêt au dossier des revenantes des zones de conflits dans la mesure où il fait partie intégrante d’un phénomène dangereux et général, à savoir le fléau du terrorisme.

L’activiste libyenne des droits de l’Homme et chercheuse dans le domaine des femmes, Najia Atrak, a déclaré, mardi, que 26 «jihadistes» tunisiennes sont détenues dans les prisons libyennes de Misrata et de Tripoli, notant qu’un certain nombre d’entre elles sont accompagnées de leurs enfants.

Dans une déclaration aux médias lors d’une conférence de presse organisée hier à Tunis par l’Union du Maghreb arabe pour présenter une étude sur «le retour des femmes maghrébines des foyers de tension», Atrak a indiqué que des dizaines de femmes «jihadistes» sont retournées en Tunisie, soulignant la poursuite des efforts entre la Tunisie et la Libye pour faciliter le rapatriement de celles qui sont encore en détention en Libye.

De son côté, l’enseignante universitaire à la faculté des Lettres et Sciences humaines de La Manouba Amal Grami a souligné qu’un nombre important de «jihadistes» tunisiennes sont rentrées en Tunisie d’une manière illégale, tandis que d’autres sont retournées légalement dans le pays et demeurent sous surveillance.

Grami a dans ce sens attiré l’attention sur l’absence de statistiques fiables et exhaustives en Tunisie sur le nombre de femmes «jihadistes» revenant des zones de conflits en raison du mutisme du gouvernement et des ministères concernés sur le sujet. Elle a fait savoir qu’il existe un certain nombre d’associations qui s’intéressent de près à la situation des revenantes des zones de conflits et qui prennent en charge leur réhabilitation, d’autant plus que certaines d’entre elles souffrent de conditions psychologiques, sociales et économiques difficiles. Pour sa part, le secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe, Taieb Baccouche, a indiqué que le secrétariat général de l’UMA accorde de l’intérêt au dossier des revenantes des zones de conflits dans la mesure où il fait partie intégrante d’un phénomène dangereux et général, à savoir le fléau du terrorisme, ajoutant que l’UMA, en coopération avec la Fondation Friedrich-Ebert, s’est mise à l’œuvre pour élaborer une étude traitant du thème du retour des femmes maghrébines des foyers de tension. Il a ajouté que l’objectif principal de cette étude qui a été présentée, hier, en marge de la célébration, le 8 mars de chaque année, de la Journée internationale de la femme est de formuler des stratégies nationales et régionales claires sur la façon de traiter les femmes «jihadistes» revenant des zones de conflits.

Il a appelé dans ce contexte le nouveau gouvernement tunisien à prendre au sérieux la question des revenantes des foyers de tension et à soutenir la coordination entre les différents ministères, tels que les ministères de la Femme, de l’Intérieur, des Affaires culturelles, des Affaires religieuses, de l’Education et de la Justice, afin de trouver les solutions appropriées à ce dossier.

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