Restructuration des banques publiques | Le nouveau défi de la digitalisation

La digitalisation des opérations bancaires constitue une vraie révolution dans le secteur bancaire. Avec ces nouveaux équipements intelligents introduits dans toutes les banques, il est possible de servir le client en quelques minutes et de traiter les différentes opérations avec un taux d’erreur limité, voire inexistant.

Les banques ne cessent d’innover pour attirer une clientèle nouvelle et fidéliser les clients existants. L’orientation de toutes les banques tunisiennes est de favoriser le digital dans toutes les opérations bancaires afin que les clients puissent bénéficier des différents services comme le dépôt, le retrait et l’achat des produits à partir de leur ordinateur ou de leur smartphone. C’est un changement radical qu’a connu le secteur bancaire au cours des dernières années à la faveur de ces changements en profondeur qui ont nécessité l’introduction de nouveaux équipements mais aussi la formation de compétences capables de gérer les réseaux et les serveurs électroniques. De nouveaux défis doivent être relevés par les banques locales pour qu’elles puissent bien se positionner dans un marché  où la concurrence est rude surtout avec l’entrée des banques étrangères dans notre pays avec leurs technologies de pointe qui ne sont pas encore accessibles par les banques locales pour diverses raisons.

Même avec l’introduction du Fintech, les banques doivent préserver leur crédibilité auprès des clients. Ceux-ci se plaignent, de temps à autre, des redevances et droits déduits de leur compte, notamment lors du dépôt de sommes plus ou moins faramineuses. Les taux d’intérêt diffèrent également d’une banque à une autre selon le montant du crédit contracté et la période de remboursement. D’où la nécessité pour les clients avertis de faire la comparaison entre les différentes banques avant de se décider à contracter un crédit, et ce, dans le but de bénéficier du taux d’intérêt le plus bas sur le marché. Dans tous les pays du monde, on a développé un système de comparaison du coût de crédit et des redevances des différentes banques pour inciter le client potentiel à choisir la meilleure offre.

La place au plus performant

Il va sans dire que la première fonction d’une banque commerciale est l’octroi de crédits qui rapportent des bénéfices conséquents grâce au taux d’intérêt appliqué. Les particuliers et les chefs d’entreprise éligibles peuvent contracter des crédits remboursables à moyen et long terme sur la base des conditions à respecter pour tout un chacun. Pour ce qui est des particuliers, il est nécessaire d’avoir un emploi stable et rémunérateur avec un compte courant ouvert dans l’une des agences  bancaires. La banque veut s’assurer, en effet, que le client dispose d’une rentrée d’argent régulière. Les documents et preuves sont demandés pour que le demandeur du crédit puisse bénéficier de son crédit qui est normalement servi dans des délais réduits.

Ce n’est pas toujours le cas pour le chef d’entreprise qui est pourtant appelé, à chaque exercice, à contracter un ou des crédits pour la réalisation de ses projets qui peuvent être l’extension d’une unité de production, l’acquisition d’équipements et du matériel. Une étude minutieuse sur le projet à réaliser est élaborée par le chef d’entreprise ou le promoteur avant de présenter sa demande à la banque pour solliciter un crédit. Certaines banques, pour s’assurer de la rentabilité du projet, effectuent une nouvelle étude en toute neutralité par des experts de la banque. Le but est de s’assurer de la rentabilité du projet et de sa pérennité. C’est que le chef d’entreprise doit être en mesure de rembourser le crédit, même par tranches, dans les délais impartis.

Il s’est avéré, par le passé, et même actuellement, que plusieurs promoteurs qui ont contracté des crédits, dont certains sont assortis d’avantages préférentiels, n’ont pas été capables de les rembourser dans les échéances convenues, ce qui a obligé la banque concernée à essayer de régler le problème à l’amiable ou d’intenter des poursuites judiciaires en vue d’obtenir son dû. Un crédit non remboursé dans les délais lèse la banque débitrice qui se trouve paralysée. Celle-ci doit disposer d’assez de liquidités pour qu’elle puisse servir des financements au maximum de clients éligibles.

Taux d’erreur des estimations

Le taux d’erreur des estimations bancaires pour les nouveaux projets doit être maîtrisé pour éviter les crédits douteux. On sait que l’ancien régime a obligé plus d’une banque à octroyer des crédits dont le remboursement n’est pas toujours honoré. Ces abus de la part des clients proches du pouvoir ont porté atteinte aux banques, notamment publiques, dont la situation financière a connu un déséquilibre. A noter que les banques publiques (comme la BNA, la STB, la BH) ont réalisé leur restructuration après la révolution avec une injection de fonds pour certaines, et ce, dans le but d’assainir leur situation financière et de repartir sur des bases solides. Toutes ces banques publiques ont réalisé des indicateurs positifs au cours de l’exercice de 2019 notamment grâce une bonne gouvernance et surtout une étude prudente des projets présentés. Ces banques continuent, cependant, à financer l’économie nationale sans grever le budget mis à leur disposition.

Les conventions internationales relatives au secteur bancaire ont appelé les banques du monde entier, signataires, de faire preuve de prudence lors de l’octroi de financements en s’assurant de la viabilité des projets présentés, et ce,  pour ne pas faire face à des problèmes de remboursement qui pèsent lourd dans la trésorerie de la banque. C’est pour cela que l’élaboration des études occupe une place de choix avant d’octroyer un crédit même si l’homme d’affaires ou le chef d’entreprise dispose d’une renommée mondiale. L’objectif ultime est de réduire autant que faire se peut la marge d’erreur des estimations et de ne financer que les projets rentables qui peuvent générer des richesses et une plus-value à moyen et long terme.

Le digital favorise la précision

D’où l’option pour la digitalisation de toutes les opérations bancaires en attendant la généralisation du Fintech qui consacre la banque mobile à la portée de tous les clients. A noter que les banques ont introduit, depuis quelques années, le médiateur bancaire qui constitue un élément stratégique dans tous les établissements financiers. Ce dernier peut intervenir, en cas de contentieux avec les clients, pour régler le problème à l’amiable. Des réunions sont ainsi organisées entre les clients concernés et le médiateur en vue de trouver des solutions pertinentes relatives au financement. C’est le cas, par exemple, lorsque la banque refuse de financer un projet. Elle doit présenter des arguments tangibles montrant que le projet en question n’est pas rentable. Le promoteur peut bénéficier de conseils de la part de la banque pour changer de projet ou effectuer les corrections nécessaires pour que celui-ci soit accepté.

Le médiateur bancaire peut être sollicité également quand le bénéficiaire du crédit n’a pas été en mesure de le rembourser dans les échéances convenues. Dans ce cas, un rééchelonnement peut être demandé de la banque en fixant de nouveaux délais que le client est appelé à respecter. Au cas où les deux parties ne parviennent pas à identifier une solution à l’amiable, c’est la justice qui tranchera après avoir intenté un procès en bonne et due forme. Un autre cas parfois porté à la connaissance du médiateur bancaire, en l’occurrence le vol de fonds du compte du client. Le vol des cartes de retrait constitue un phénomène qui ne concerne pas uniquement la Tunisie mais tous les pays.

Quoi qu’il en soit, la digitalisation va résoudre un ensemble de problèmes qui se posent actuellement avec acuité et qui ne trouvent pas parfois les solutions adéquates de nature à satisfaire aussi bien les clients que les banques. A la faveur du digital, il est possible d’effectuer les opérations de prévisions avec un taux d’erreur minime, de savoir si le demandeur de crédit est éligible ou non, d’avoir un exposé sur l’historique du client et sur ses projets. Les équipements intelligents sont désormais introduits dans les banques et sont capables de faire plusieurs opérations de façon automatique et dans des délais réduits.

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